Publié le Samedi 26 février 2022 à 19h00.

Après l’industrie agroalimentaire

L’industrie agroalimentaire est l’un des premiers secteurs industriels, un gros exportateur, un gros employeur (460 000 équivalents temps plein). Elle structure le modèle agricole, dicte ses conditions scandaleuses aux paysanEs et modèle la distribution et l’essentiel de l’alimentation. Elle est aussi un gros pollueur.

Souffrance au travail

Loin d’épargner ses salariéEs, l’agriculture est le secteur qui enregistre le plus grand nombre de maladies professionnelles. Aux troubles musculo-squelettiques dus au travail répétitif, physiquement pénible – trop chaud ou trop froid, charges lourdes, postures difficiles… – et à la pression du rendement, s’ajoutent les intoxications comme celles dont ont été victimes les salariéEs de Triskalia, la souffrance morale et éthique dans les abattoirs et les élevages industriels.

Des groupes tout-puissants

Si le secteur met en avant ses nombreuses PME, ceux qui comptent sont les groupes comme Danone, Lactalis et Pernod-Ricard ou encore Avril et Agrial, qui n’ont de coopératif que le nom. Ces mastodontes tout-puissants ont modelé un système qui rend des régions entières, dans lesquelles ils se livrent au chantage à l’emploi, dépendantes de leur bon vouloir. Il n’y aura pas de solution sans le démantèlement de leur mainmise et la reconstruction du tissu économique de proximité qu’ils ont détruit.

Des alternatives

De nombreuses expériences locales, de circuits courts de distribution ou d’ateliers de transformation au plus près des lieux de production, existent. Des communes mettent en place du maraîchage municipal alimentant en produits bio et locaux les crèches, cantines scolaires, portage de repas à domicile… Ailleurs ce sont des marchés, voire des super-marchés alternatifs qui se créent. Des initiatives prometteuses qui restent aujourd’hui à une échelle trop réduite pour avoir un impact global. La sécurité sociale de l’alimentation1 offre une alternative, une perspective de transformation non-capitaliste. Autant de propositions qui assureraient aux (ex)salariéEs de l’agrobusiness des reconversions dans des emplois nombreux, riches, utiles, correctement rémunérés.

  • 1. Voir notre dossier dans l’Anticapitaliste n° 602.