Publié le Samedi 26 février 2022 à 18h00.

Défense des travailleur·E·s de la terre

Le nombre des agriculteurEs est passé de 7,4 millions d’exploitantEs agricoles en 1946 à 400 000 en 2019 (les 3/4 sont des hommes). Les politiques agricoles successives ont poussé les paysanEs à produire plus à coups de chimie et de mécanisation, à s’endetter, à se concurrencer.

L’agro-industrie surexploite les ouvrierEs agricoles, en particulier les saisonnierEs, main-d’œuvre souvent étrangère (travail à la tâche, cadences élevées, infractions à la réglementation, dispositifs de migration temporaire qui ouvrent la voie à des formes de servage).

Un revenu, c’est un dû !

À qualification égale, unE paysanE ne doit pas gagner moins qu’unE salariéE. Aucun revenu inférieur au SMIC (1 800 euros net). Pour financer ces mesures, pour aider celles et ceux qui transforment leurs pratiques en faveur de l’environnement et du bien-être animal, pour soutenir les fermes créatrices d’emplois, l’argent de la PAC doit être réparti autrement. Il faut aussi des moratoires sur les dettes qui acculent au désespoir les petitEs et moyenEs exploitantEs, des prix garantis et des quotas de production.

Nous soutenons les propositions de la Confédération paysanne pour des prix justes et stables ; des aides spécifiques prenant en compte l’emploi et rétribuant les fonctions sociales, sociétales et environnementales de l’agriculture paysanne ; la création d’un fonds professionnel permettant de faire face aux situations de crise.

Pour la santé, pour l’emploi

La reconversion vers l’agroécologie paysanne est indispensable. Les travailleurEs de la terre sont les premières victimes des traitements chimiques. La préservation de leur santé impose de cesser d’utiliser la chimie et de favoriser la biodiversité, bien meilleur rempart contre les maladies et les ravageurs. Une politique agricole et agroalimentaire écosocialiste peut offrir aux salariéEs de la filière des emplois nombreux, utiles, correctement rémunérés. Selon différentes études et scénarios, entre 100 000 et 250 000 emplois pourraient être créés dans l’agriculture, la sylviculture et la pêche d’ici 2030.