Publié le Dimanche 27 février 2022 à 21h00.

L’agriculture que nous voulons

L’agriculture indispensable à nos vies doit être en lien avec les questions politiques, sociales et environnementales. Les modèles agricoles anticapitalistes et écosocialistes peuvent répondre aux enjeux actuels tout en cherchant à diminuer au maximum les effets néfastes des activités humaines sur les écosystèmes.

Le système capitaliste survit en mettant en concurrence, en éliminant, en produisant toujours plus, pour des profits toujours plus gros. Les crises agricoles (lait, viande, blé), les scandales (algues vertes en Bretagne, chlordécone aux Antilles, viande avariée, lait contaminé…), les élevages industriels avec des conséquences avérées sur la propagation des virus, la déforestation et la maltraitance animale, les OGM… ont montré combien le capitalisme productiviste appliqué à l’agriculture est un modèle à rejeter.

Sortir l’agriculture du capitalisme

Le NPA défend une agriculture qui pourrait nourrir sainement et suffisamment la population de manière diversifiée, suivant les saisons, permettre aux paysanEs de vivre de leur travail avec un vrai revenu, de lutter contre le réchauffement climatique et de participer à l’aménagement des territoires.

Dans le cadre de la société agroécologique à laquelle nous aspirons, une société basée sur l’échange et le partage, chacunE pourrait aussi cultiver légumes et fruits, dans des espaces même petits, urbains (jardins ouvriers, partagés...). Ces petites récoltes permettraient de nous reconnecter au cycle des saisons. Pour ce faire, il faut revoir l’accès à la terre et avoir du temps libre, donc nous posons la nécessaire réduction du temps de travail.

Penser autrement l’agriculture

Nous faisons partie des éco­systèmes. Nous devons travailler avec eux plutôt que les voir comme des adversaires voire des ennemis. Là aussi, la révolution est nécessaire. Les travaux des chercheurEs, l’expérimentation et l’expérience de millions de paysanEs dans le monde, mais aussi les impératifs de la crise écologique donnent des pistes pour les changements profonds à opérer.

La bonne santé des sols doit être au centre de l’activité agricole pour favoriser la biodiversité, la santé, le climat. Penser « éco­système » impose de revoir la notion de « nuisibles », d’équilibre, de relation à la terre. L’agriculture industrielle a cassé les équilibres. Par exemple, les monocultures, les élevages industriels sont à la merci de pathogènes qui n’ont plus de prédateurs. Nombre de pandémies démarrent ainsi (grippe aviaire...).

L’agriculture bio est un impératif, mais on ne peut accepter les hectares de serres chauffées, les productions ou élevages qui reposent sur le travail d’ouvrierEs agricoles esclavagiséEs, ou encore les élevages hors-sol dont les aliments viennent de l’autre bout du monde.

De nouvelles pratiques à instaurer

Interdire l’élevage intensif. Limiter au maximum les intrants, interdire les intrants chimiques et les OGM. Employer des techniques qui maintiennent un sol vivant. Limiter la taille des exploitations, gérer le foncier démocratiquement et dans la transparence. Développer des circuits courts (de production, transformation et distribution), avec des ateliers de fabrication et des marchés locaux. Développer l’agriculture vivrière permettant la souveraineté alimentaire. Combiner cultures, pâturages et arbres, meilleurs pour la bio­diversité et le climat.

La pêche

Les techniques de surpêche sont désastreuses pour les réserves de poissons et la biodiversité marine. Les dérives de l’aquaculture, le traitement du poisson, les conditions de travail des employéEs, les méthodes de vente des magasins, l’impact sur les consommateurs, ou encore la pollution… sont les symptômes d’un système où la rentabilité règne à tout prix. Ajoutons à cela l’acidification des océans, en hausse de 30 % depuis le début de la révolution industrielle, et l’augmentation de la température des eaux, les conséquences sont catastrophiques pour la vie marine, donc pour la pêche qui est une ressource essentielle à la vie de nombreuses populations des régions côtières ainsi qu’aux 25 millions de pêcheurs et aux 100 millions de familles liées à la pêche artisanale.