Le productivisme, c’est-à-dire le besoin d’expansion illimitée de la production et de la consommation, de « croissance » et d’accumulation (du profit) est inhérent au fonctionnement du système capitaliste.
C’est lui qui conduit, nécessairement, à multiplier les grands projets inutiles imposés et nuisibles. Certes, dans chaque cas, on voit le rôle des intérêts particuliers de monopoles cupides et l’aveuglement de politiciens bornés, mais, en dernière analyse, est une affaire systémique.
Quelle « croissance » ?
L’idéologie de la croissance, ou mieux la religion de la croissance est commune à la droite et à une bonne partie de la gauche, de la social-démocratie à une partie des communistes. Elle est censée résoudre tous les problèmes : le chômage, la crise économique, la pauvreté, etc. Malheureusement elle exerce son influence aussi sur une partie non négligeable de la population. Or, non seulement la « croissance » productiviste ne résout rien – tous les économistes savent que l’augmentation du PIB ne signifie pas une extension de l’emploi – mais elle nous conduit, à une rapidité... croissante, à la catastrophe écologique, dont le changement climatique est l’axe principal.
Le productivisme capitaliste ne vise pas l’utilité, la valeur d’usage, mais uniquement la valeur d’échange, le profit, l’argent, l’accumulation du capital. L’utilité ou pas d’un investissement, d’un projet, d’un grand projet, c’est le cadet des soucis du capital et des gouvernements à son service, d’où la multiplication des productions inutiles, entretenues par la publicité, et des grands projets inutiles.
Changer le système
Le caractère nuisible des projets pour la population locale, et d’une façon générale, pour l’humanité – réchauffement global – n’entre pas en compte non plus. L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est un bon exemple de cette logique, absurde et irrationnelle d’un point de vue humain et environnemental, mais rationnelle du point de vue du profit des Vinci et Cie, du productivisme. Non seulement c’est un projet inutile, mais destructeur de la nature et générateur d’émissions massives de gaz à effet de serre.
Le combat pour empêcher ces GPIIN, c’est à la fois :
– gagner un combat juste contre l’irrationalité productiviste,
– montrer l’importance et l’efficacité de l’action collective,
– élever la conscience anticapitaliste chez les individus et groupes mobilisés.
Chaque victoire, grande ou petite, compte. Mais il ne faut pas avoir d’illusions : tant que le capitalisme existera, des nouveaux GPIIN vont apparaître, plus inutiles et nuisibles les uns que les autres. Si nous voulons éviter le pire, il faut changer le système, et donc réfléchir à des alternatives anticapitalistes et antiproductivistes. C’est le cas de l’écosocialisme qui propose une rupture radicale avec la civilisation capitaliste/industrielle moderne, et un projet de société fondé sur l’autogestion, la planification démocratique et le respect de l’environnement.