Publié le Dimanche 29 mai 2016 à 09h59.

Une production socialisée, un vrai service public de l’énergie

Comme ses concurrents, Areva recherche une position de leader mondial sur l’ensemble de la filière nucléaire. La politique commerciale d’Areva commande la politique énergétique du gouvernement. EDF et ses usagerEs en assurent le coût du développement, le risque commercial... tous les risques en fait ! Et bien entendu, le coût titanesque du démantèlement et de la gestion des déchets sera payé par les usagerEs...

Le nucléaire est donc bien représentatif de la logique du système capitaliste, qui draine un maximum de profits dans le court terme pour les actionnaires, laissant durablement à la charge de la société toutes les conséquences sociales, économiques, environnementales et de santé des choix faits pour se tailler une place sur le marché.

EDF, même lorsqu’elle était publique à 100 %, s’est comportée comme une parfaite entreprise capitaliste, réalisant des investissements hasardeux, en Amérique latine par exemple. Ce sont les usagerEs qui ont assumé ses aventures financières : un vrai gâchis. Pour éponger ses dettes, EDF a dû utiliser une partie des fonds qui auraient pu être consacrés au démantèlement des centrales. La privatisation d’EDF et le maintien de la filière nucléaire offrent un des exemples les plus frappants de socialisation des pertes et de privatisation des bénéfices. La satisfaction des besoins en électricité n’est pas soluble dans le marché.

Pour un monopole public

Ce que le NPA propose, c’est un véritable monopole public de l’énergie, débarrassé de l’énergie nucléaire, cogéré par les salariéEs et les usagerEs, sans indemnités ni rachat. À commencer par une mise sous contrôle total d’Areva par ses salariéEs et ses usagerEs puisque cette entreprise d’État se comporte comme une multinationale privée sans scrupule, soutenant par exemple la dictature au Niger pour rester concurrentielle (l’actuel président du Niger siège au conseil d’administration d’Areva !).

Un tel monopole public devrait évoluer d’un mode de production hypercentralisé vers un maillage énergétique sur l’ensemble du territoire, permettant aux populations de contrôler et de décider. Un tel monopole public aurait aussi pour mission de centraliser l’évaluation des potentiels d’économies énergétiques et de mise en place d’énergies renouvelables.

Une coopération au niveau européen, allant dans le sens d’un monopole public européen, devrait par ailleurs permettre une mutualisation des productions d’éolien (dans la Manche et au sud de la France), de géothermie (dans le nord de l’Europe, de solaire dans le Sud…) afin d’assurer un approvisionnement constant.

Enfin, le transfert gratuit de technologies des énergies renouvelables vers les pays du Sud, permettant un développement écologiquement viable, doit pouvoir être pris en charge par un monopole public.