À tous les niveaux de l’enseignement, une destruction méticuleuse des obligations réglementaires de service est en cours. Elle s’assigne pour objectif d’augmenter la charge de travail des personnels, d’individualiser les parcours professionnels et de briser les solidarités, les collectifs de travail.
Une charge de travail alourdie, l’accumulation de tâches impossibles à accomplir
Dès le premier degré, l’objectif est tout de suite avancé : annualiser une partie du temps de travail enseignant de manière à multiplier les réunions, les injonctions, sous le contrôle d’une direction d’école au pouvoir hiérarchique renforcé. Cette organisation, faite au détriment de la formation continue et de la concertation, peut aussi prendre la forme de formations à distance obligatoires (seulE devant son ordinateur, on est loin de l’échange de pratiques !).
Au collège et au lycée, les nouvelles obligations réglementaires de service mises en œuvre à la rentrée 2015 relèvent de la même logique. Les missions « à côté » de la classe prennent alors une place prépondérante, avec pour les chefs d’établissement le pouvoir de récompenser l’implication des enseignantEs dans ces réunions multiples ou ces tâches de coordination, en ayant la main sur une partie de leur rémunération...
À l’université, le gel des postes crée une telle pénurie que de nouvelles mesures rendent possibles la modulation de la charge d’enseignement au détriment de la recherche.
PPCR : une faible revalorisation au service de l’individualisation des parcours professionnels
Après des années de gel du point d’indice servant de base de calcul pour la rémunération des fonctionnaires, le gouvernement s’est lancé dans un processus de négociations avec les organisations syndicales pour une revalorisation des salaires de la fonction publique. L’appétit des syndicats était grand pour sortir de ce processus une « victoire » : le dégel du point d’indice. Le gouvernement en a profité pour redéfinir les carrières des fonctionnaires dont celles des enseignantEs.
Ainsi, en échange d’une maigre revalorisation ne rattrapant clairement pas les pertes de pouvoir d’achat de ces dernières années, une partie des fédérations syndicales a accepté la création d’un troisième grade (la classe exceptionnelle) à même de créer un débouché de carrière favorisant les personnels, et obéissant ainsi aux logiques libérales à l’œuvre.
La FSU (majoritaire et historiquement alliée à Sud ou à la CGT sur beaucoup de questions, comme la loi travail) a accepté ce marché de dupe. Nul doute qu’elle en sera comptable aux prochaines élections professionnelles.