Publié le Jeudi 5 décembre 2024 à 18h00.

Au conseil départemental de Haute-Garonne, mobilisation face à l’austérité !

Le budget 2025 que Barnier a voulu imposer à coup de 49.3 est lourd de menaces pour les services publics locaux. Il prévoit en effet des coupes budgétaires de cinq milliards d’euros pour les collectivités territoriales. Or ces dernières ne sont déjà plus en mesure d’assurer des missions essentielles. En témoigne par exemple l’état de la protection de l’enfance en Haute-Garonne.

Le 15 novembre dernier, un rassemblement a été organisé devant le Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF). Celui-ci fait suite à l’appel à la grève lancé par le syndicat Sud collectivités territoriales 31. 

Pas de places pour le service d’accueil d’urgence des enfants 

Cette mobilisation a pour objectif de mettre en lumière d’une part les conditions d’accueil très dégradées des enfants au CDEF 31 et d’autre part les conditions de travail des agentEs. En effet, le service d’accueil d’urgence ne peut plus faire face à l’augmentation des besoins et à l’absence d’orientation pour certainEs jeunes, parfois entréEs dans la structure il y a plus d’un an (la durée de séjour maximale est théoriquement de six mois). La réponse institutionnelle à cette augmentation du nombre de places d’accueil est insuffisante : des séjours de rupture inopérants, des accueils séquentiels mis en échec par des jeunes qui ne supportent plus d’être ballotés entre plusieurs lieux, des orientations en interne sans fondement éducatif qui mettent les services en difficulté.

Lors de cette mobilisation, jeunes et professionnels étaient présents devant le CDEF afin de faire entendre leurs voix conjointes. Il devient en effet urgent de donner les moyens à cette structure essentielle de la protection de l’enfance de pouvoir maintenir sa mission d’accueil inconditionnel, et ce, au regard des situations de plus en plus complexes des jeunes accueilliEs. Troubles psychiatriques, parcours d’errance, prostitution infantile, polydélinquance... sont autant de difficultés auxquelles on demande aujourd’hui aux professionnels de faire face seulEs et sans reconnaissance de leurs compétences spécifiques. Or, ces conditions d’accueil dégradées entraînent des répercussions irréversibles sur le parcours d’enfants qui sont d’ores et déjà mis à la marge d’une société où la différence conduit à l’isolement et à l’ostracisation.

Suppression de 500 postes

C’est dans ce contexte déjà insupportable qu’est intervenue l’annonce d’un plan de suppression de 500 postes sur les 7 000 que compte le conseil départemental, qui passerait par le non-renouvellement massif d’agentEs contractuelEs dans tous les services. Plutôt que de résister aux coupes budgétaires, le président Vincini, membre du PS, choisit de les anticiper ! Mais, même à la sauce « socialiste », l’austérité n’est pas du goût des agentEs : l’assemblée générale appelée le 19 novembre par l’intersyndicale CGT/SUD/FO a réuni 1 700 personnes, et près de 3 000 se sont misEs en grève et ont manifesté la semaine suivante. La mobilisation va se poursuivre. Le NPA la soutient pleinement et souhaite qu’elle puisse servir d’exemple pour tous les agentEs ­territoriaux menacéEs par les ­politiques d’austérité. 

CorrespondantEs