Publié le Mercredi 17 février 2021 à 13h30.

En lutte contre les licenciements et les suppressions de postes

Les récentes annonces, surprenantes, de « bons chiffres » du chômage, ne doivent pas faire illusion. Si, en France, durant le quatrième trimestre 2020, le nombre de chômeurEs, au sens du Bureau international du travail, a baissé de 340 000, pour atteindre 2,4 millions sur l’ensemble du territoire, ces chiffres sont impactés par une hausse notable des personnes ayant « basculé » dans l’« inactivité » et par une baisse quantitative et qualitative des enquêtes auprès des salariéEs.

Selon une estimation provisoire de l’Insee le nombre de salariéEs dans le secteur privé a baissé en 2020 de 360 000, soit une diminution de 1,8 %, avec plus de 185 000 emplois détruits dans l’intérim et des embauches qui se sont effondrées de 23,6 %.

Le nombre de plans sociaux (PSE) est trois fois plus important qu’en 2019, avec 763 PSE entre mars et décembre 2020, entraînant 80 000 ruptures de contrats. Dans le même temps on dénombrait 5 824 autres procédures de « petits » licenciements collectifs (entreprises de moins de 50 salariéEs ou licenciement de moins de 10 salariéEs). Sans oublier le contournement massif des dispositifs collectifs avec l’explosion des ruptures conventionnelles individuelles et « collectives ». Et les milliers de suppressions d’emplois dans le secteur public.

L’interdiction des licenciements, la réduction massive du temps de travail restent des objectifs incontournables. Cependant, le contexte social et psychologique de la pandémie, l’aggravation de la destruction des collectifs de travail, l’aggravation des conditions de travail et le poids des défaites passées rendent les luttes extrêmement difficiles.
Les résistances existent, tentent de se coordonner, comme les initiatives des TUI, autour de la mobilisation à Grandpuits. Dans de nombreuses entreprises l’exaspération le dispute à la résignation face à la désorganisation du travail, à sa précarisation, aux pressions sur les salaires, suppression de primes, etc. Des exemples à faire connaître, dont nous devons aider à la rencontre, à l’échange d’expériences.

Robert Pelletier