Déclaration des candidatEs Alexandre Raguet et Hélène Topouria, qui ont réalisé le score de 0,55 %.
Notre score de 0,55 % est médiocre. Très médiocre même. Nous ne nous attendions pas à atteindre des sommets électoraux, mais nous disons assurément que notre campagne fut meilleure que ce que notre résultat en dit. Nous avons rencontré des centaines de personnes dont des Gilets jaunes, des syndicalistes, des militantEs associatifs, des écologistes, des habitantEs des campagnes… Nous avons reçu d’excellents retours, avons eu une bonne couverture médiatique… L’écho rencontré est loin d’être négligeable et restera un point d’appui pour la suite.
Vote utile à gauche
Comme à la présidentielle, il y a eu un vote dit « utile » à gauche. Nous en sommes déçus même si nous le comprenons. La candidate PS/NUPES arrive à 19,5 %.
Nous restons toutefois convaincus de la ligne politique que nous avons défendue durant cette campagne. Il est pour nous toujours central de tenir les deux bouts : rassembler la gauche de combat, la gauche alternative et radicale… tout en préparant l’affrontement social, écologique, démocratique avec le pouvoir pour imposer un programme et pour en finir avec le capitalisme. C’est pour cela que nous avons voulu montrer notre désaccord avec la NUPES qui, en intégrant le PS et d’autres éléments droitiers dans son accord, s’empêche de construire une véritable alternative radicale et se limite pour le moment à une dynamique électoraliste. En nous présentant à quelques endroits face à des candidatEs PS, nous pouvions défendre cette politique.
Une fois dit cela, nous voyons d’un bon œil les résultats obtenus par la NUPES au niveau national. C’est l’expression des classes populaires souhaitant en finir avec les politiques d’austérité et les politiques anti-écologiques. Reste maintenant à en faire quelque chose de collectif, radical et utile à notre classe.
Le député sortant balayé
Le tremblement de terre politique sur notre terre du Nord-Charente c’est le passage assuré de la circonscription à la droite raciste ou ultra-libérale. Le RN arrive en tête. LREM est juste derrière. Le député sortant n’arrive même pas troisième mais quatrième ! C’est une claque pour Jérôme Lambert… c’était probablement la campagne de trop. Longtemps au PS, celui-ci n’y était plus mais gardait des liens forts avec la fédération départementale. Ses votes anti-mariage pour tous et anti-PMA, « l’affaire » autour de son appartement parisien, en plus de l’usure de tant de mandats, auront eu raison de lui. Toutefois, en s’accrochant à son poste une fois de trop, il a empêché à la gauche d’être au second tour. Cela ne nous concerne pas directement mais c’est la démonstration, une fois de plus, que le collectif et les décisions collectives doivent avoir le dessus sur les ambitions personnelles.
Nous ne donnons pas de consigne de vote au second tour sur la 3e circonscription de Charente. Il est évident qu’aucune voix ne doit aller à l’extrême droite, le RN – le FN avant lui – est une organisation d’extrême droite, liée à différents courants fascistes… mais il ne nous est pas possible pour autant d’appeler à voter pour la candidate macroniste alors même que Macron prépare un plan anti-social d’envergure et qu’il place à la tête de son gouvernement des personnalités trouvant l’extrême droite « trop molle ».
Préparer les mobilisations
Nous nous permettons en revanche de nous positionner sur le second tour de la 1re circonscription. Nous appelons celles et ceux qui nous lisent et qui le peuvent à voter René Pilato et Aude Marchand pour tenter d’arracher une des trois circonscriptions à la droite.
Enfin et surtout, nous rappelons que le terrain politique ne se limite pas aux élections. Les mobilisations sociales et écologiques sur notre territoire et sur l’ensemble du pays vont s’inviter sur la scène publique. Nous devons d’ores et déjà les préparer. Nous sommes à cet effet disponibles pour construire des fronts de lutte, portant des revendications concrètes et travaillant à des convergences. Sur notre circonscription, nous pensons qu’il serait par exemple utile de réfléchir à une mobilisation rassemblant à la fois les Gilets jaunes, les syndicalistes, les anti-bassines, les défenseurEs de l’hôpital de Ruffec… Une manifestation pour l’eau bien commun, pour la justice sociale et environnementale, pour les services publics dès la rentrée. Voici une perspective à préparer dès maintenant avec toutes celles et ceux qui le souhaitent.