Publié le Lundi 4 avril 2016 à 09h00.

Vaccin Hépatite B, le scandale n’est pas toujours là où l’on croit

Qui sait en France que 1 300 personnes meurent chaque année d’une hépatite B, par cirrhose ou cancer primitif du foie ? Mais qui n’a pas entendu parler de la controverse sur le vaccin hépatite B ? 

Car depuis le milieu des années 90, des patientEs regroupés dans le Réseau vaccin hépatite B (Revahb) accusent ce vaccin d’être responsable de leurs maladies neurologiques, et notamment de sclérose en plaques.

Cependant une abondante littérature scientifique, et parmi elle la  revue indépendante Prescrire, qui tire à boulets rouges contre les trusts de la pharmacie, ne retrouve pas d’augmentation spécifique de ces pathologies dans les populations vaccinées par  rapport à celles qui ne le sont pas, en France comme ailleurs, un argument de poids. Hors de France, ce vaccin fait peu débat. Peu touchés par l’hépatite B, les pays du Nord de l’Europe ont préféré vacciner les sujets à haut risque d’infection (personnels soignants, toxicomanes, migrants en situation de précarité, partenaires sexuels multiples).

Un échec pour la santé publique

La France a une situation épidémiologique un peu semblable. Mais le gouvernement choisit la vaccination de masse. Le ministre de la Santé Douste-Blazy, organisant la peur, vient au journal télévisé parler « de risque infectieux majeur de cette fin de siècle » en multipliant par dix le risque réel d’avoir un cancer du foie. Tous les nourrissons doivent être vaccinés, comme le recommande par exemple la revue Plaques, car à cet âge la sclérose en plaques n’existe pas. Mais de très nombreux adultes seront aussi vaccinés, alors que leur risque de se faire contaminer par l’hépatite B est très faible, mais que c’est justement l’âge où le risque de sclérose en plaques est maximal. De grandes campagnes de vaccination sont même organisées jusque dans les résidences de personnes âgées, où toxicomanie et relations sexuelles multiples ne sont pas vraiment la norme !

Ce choix de la vaccination universelle des nourrissons est un échec. Avant la « rupture de stock » organisée des vaccins ne contenant pas l’hépatite B, seuls 40 % des nourrissons de 2 ans sont vaccinés en France, à comparer à des taux de 95 % en Europe du Sud : Italie, Espagne ou Portugal. à l’opposé, de nombreuses personnes seront inutilement vaccinées, avec un risque maximum de déclencher une poussée de sclérose en plaques.

Sous-vaccination sur les populations cibles, sur-vaccination et prise de risque pour les autres, un échec pour tous... sauf pour les profits de Sanofi et GSK !