La Plaine lutte pour garder ses habitants et ses habitantes, et pour les garder en bonne santé. À la Plaine, on n’oublie pas que Marseille, c’est aussi 40 000 logements insalubres dans lesquels vivent 100 000 personnes.
La catastrophe de la rue d’Aubagne illustre tragiquement le cycle de spéculations des grands chantiers urbains, l’abandon des zones au privé, la dégradation des conditions de vie, le retrait des services sociaux… Et 8 victimes, 8 vies pour que le profit ne s’arrête jamais.
RéfugiéEs de l’insalubre
Un autre décompte est apparu, celui des réfugiéEs de l’insalubre, du péril imminent, des marchands de sommeil. Depuis l’effondrement du 63 et du 65 rue d’Aubagne, la liste des évacuéEs ne cesse de s’allonger. À la date du 25 novembre, 183 immeubles vétustes avaient été évacués, soit 1 352 personnes, dont 446 dans le périmètre de la rue d’Aubagne et 906 personnes en dehors de ce périmètre.
Le quartier de Noailles est, depuis 2001, au cœur d’une opération de restauration déclarée d’utilité publique. Ce programme est un PRI (« périmètre de restauration immobilière »). En tout, à Marseille, 6 000 copropriétés sont jugées « fragiles », dont une grande partie dans le centre ancien et les quartiers Nord. Plus de 15 ans plus tard, en 2017, 39 % des immeubles concernés n’avaient connu aucun travaux et la presse révélait qu’un homme politique local ferait partie des propriétaires de la rue d’Aubagne. Le mal-logement n’est un sujet pour la mairie que s’il apporte des subventions et permet le copinage….
La Plaine a participé de manière solidaire à toutes les initiatives liées à la rue d’Aubagne. Une partie des collectifs a défilé derrière une bannière noire : « 20 millions d’euros pour détruire la Plaine, pas une thune pour sauver Noailles. À qui profite le crime ? »
Manifestations au cours desquelles l’État, via ses forces de répression que sont les CRS, gardes mobiles et autres renforts de la BAC, a montré, dans une spectaculaire démonstration de violence, son soutien à la classe politique locale.