« Les luttes se déclenchent car le patronat de l’hôtellerie et du nettoyage aggrave les conditions d’exploitation dans ces secteurs. Des conditions toujours plus difficiles et des salaires toujours plus bas. Les contrats commerciaux sont souvent revus à la baisse entre donneurs d’ordres (ceux qui bénéficient du travail réel effectué) et sous-traitants (ceux avec qui ils signent le contrat). Les situations de paiement à la chambre, les mutations forcées, la diminution des effectifs, tout cela participe à créer les conditions d’un dumping social. Les travailleurEs n’en peuvent tout simplement plus, les conditions deviennent inhumaines. À Ibis notamment, les grévistes réclament la fin des trois chambres et demie à l’heure, qui amène les salariéEs à travailler beaucoup plus d’heures que ce que leur contrat stipule – sans pour autant recevoir un salaire à la hauteur du travail supplémentaire effectué. La grève est aussi partie parce que STN [le sous-traitant] cherchait à muter de force 13 travailleuses du site.
Avec notre syndicat, les salariéEs ont trouvé un outil efficace, qui les soutient réellement. Elles et ils voient réellement ce qu’il fait et nos résultats. La sous-traitance notamment, réputée comme étant impossible à défaire, est un sujet auquel on s’affronte de front. Nous avons obtenu la fin de la sous-traitance dans 13 hôtels en France, alors que les patrons s’y accrochent de toutes leurs forces. La sous-traitance divise la communauté de travail et permet une baisse des coûts. De plus, les salariées parlent entre elles. Et ainsi elles arrivent souvent chez nous par conseil de leurs amiEs, famille ou collègues. On travaille ensuite à créer de vraies sections dans les établissements en syndiquant un maximum de salariéEs pour créer un rapport de forces sur la durée. »