Les travaux débutés le 10 septembre avec la destruction de la ZAD de Kolbsheim avancent à grands pas malgré les actions de résistance pacifique : manifestations régulières de plusieurs milliers de personnes, blocages des machines, grève de la faim, recours juridiques.
Pendant 2 semaines les opposantEs ont empêché les bûcherons de couper 12 hectares de forêt à Vendenheim. Les machines sont parties sous protection des gendarmes. Petite victoire que Vinci n’a pas digérée.
Depuis le 5 novembre la situation s’est nettement détériorée, les gendarmes venant en force dès qu’un blocage est signalé, arrêtant à chaque fois des opposantEs pour contrôle d’identité ou rébellion. Des convocations au tribunal arrivent, les huissiers aussi.
Le 14 novembre une trentaine de manifestantEs, toujours pacifiques, ont été évacués à Offenheim. L’un d’entre eux, zadiste, a été violenté au cours de l’interpellation. Après 24 h de garde à vue il a été libéré, le procureur souhaitant analyser les vidéos tournées par les militantEs.
La veille, c’est le maire de Pfettisheim qui a été évacué par la force par les gendarmes pendant que les bûcherons coupaient des arbres sur sa commune malgré l’arrêté d’interdiction d’abattage qu’il avait pris.
Pompe à fric pour Vinci
Le projet du GCO est un écocide et un déni de démocratie. L’avocat d’Alsace-nature l’a encore plaidé devant le tribunal administratif de Strasbourg le 14 novembre, avec un jugement prévu le 28. Lueur d’espoir, le rapporteur public a démontré l’illégalité du projet. Pour mémoire, les 24 km d’autoroute à péage pour contourner Strasbourg ne seront qu’un appel d’air pour les camions qui viennent du nord de l’Europe et vont vers le sud, ce qui rendra encore plus difficile l’accès à Strasbourg. Bien sûr c’est une pompe à fric pour le bétonneur-concessionnaire Vinci.
Sur le chantier, les paysans de la FDSEA s’activent au côté des bulldozers de Vinci pour transporter la terre avec leurs tracteurs et remorques. Engagés au début dans la lutte, ils ont, comme le maire de Strasbourg et le président de l’Eurométropole, vite retourné leur veste, en échange d’un remembrement favorable et d’un chèque de 6 000 euros pour payer leur gasoil. S’ils avaient déversé du purin devant la préfecture, ce projet vieux de 40 ans aurait capoté.
Les 5 grévistes de la faim continuent leur action engagée le 22 octobre, la paroisse protestante de Bischheim leur ayant ouvert ses portes. Le 12 novembre ils se sont dévêtus devant la préfecture pour montrer leur maigreur, le préfet les accusant de tricher ! Le 4 novembre, Macron présent à Strasbourg a refusé de les rencontrer, préférant donner audience au patron allemand du parc d’attraction Europa Park venu lui présenter son projet démentiel de téléphérique au-dessus du Rhin pour permettre aux clients français de rejoindre plus facilement son parc d’attraction situé sur la rive allemande.
Le monde tourne à l’envers, il est temps de le remettre à l’endroit et de virer ces capitalistes protégés par la police et qui brisent l’intérêt collectif.
Correspondant
Infos sur les sites : Zad du moulin, Alsace-nature et GCO non merci