Les débats à l’Assemblée Nationale sur la loi d’orientation et de refondation de l’école, présentée par Vincent Peillon, ont commencé. Cette loi se situe dans la stricte continuité de la politique scolaire des gouvernements de Chirac et Sarkozy. Toutes les contre-réformes votées depuis la loi Fillon de 2005 sont ainsi confirmées de la maternelle au baccalauréat. Le socle commun, qui instaure des enseignements au rabais, est même érigé par le gouvernement Hollande/Ayrault en « principe organisateur » de l’enseignement obligatoire. Derrière cette appellation se trouve la volonté de renforcer une école à deux vitesses, celle pour les élites et celle pour la majorité des jeunes pour qui, l’unique ambition se résumera à la maîtrise des bases scolaires.
Au-delà, avec ce projet de loi d’orientation, le gouvernement pose les bases de nouvelles attaques contre l’enseignement public, les personnels et la jeunesse :
- Cette loi s’en prend au cadre national de l’école. Avec les projets éducatifs territoriaux (mesure phare du décret sur les rythmes scolaires) et les contrats d’objectifs tripartites avec les collectivités locales dans le second degré, se dessine une école différenciée suivant les territoires. Ajoutons à cela le nouvel acte de décentralisation, qui prépare le transfert des cartes de formations professionnelles initiales et de l’orientation aux régions, une manière de soumettre l’enseignement et la jeunesse aux besoins des patrons locaux.
- Cette loi s’en prend également aux statuts des personnels. C’est notamment le cas pour les conseillers d’orientation, les enseignants des disciplines artistiques, mais également au travers de la création d’un conseil école-collège sans garanties statutaires pour les professeurs concernés.
Il faut le dire, l’inscription dans la loi de la création de 60000 postes d’enseignants est un enfumage, une fiction qui ne résiste pas à l’examen des dotations horaires et cartes scolaires pour la rentrée 2013. De même, il n’y a pas trace d’un embryon de rétablissement de la formation des enseignants, il s’agit plutôt d’un formatage qui s’intègre dans l’objectif de redéfinition des missions et des statuts dans le cadre toujours existant de la « mastérisation ».
Le NPA condamne cette réforme qui renforce les inégalités. Elle ne comporte aucune avancée, sa nocivité ne fait aucun doute. Elle doit être retirée.
Le NPA considère que le décret sur les rythmes scolaires, dont les enseignants exigent l’abrogation en l’état, constitue la première application concrète de la loi d’orientation. Elle en donne un avant-goût.
Le NPA sera aux côtés des enseignants, à commencer par ceux du primaire qui luttent pour l’abrogation du décret sur les rythmes scolaires, pour une vraie réforme avec les moyens digne de ce nom, pour préparer les mobilisations et les grèves contre la politique scolaire du gouvernement Hollande/Ayrault qui se déploie suivant la même logique de la maternelle à l’université.
La prochaine échéance de mobilisation nationale est un appel à la grève lancé par plusieurs fédérations nationales de l'Education (CGT, FO, SUD, CNT) le jeudi 28 mars : cette journée doit être l'occasion pour tous les personnels d'exprimer leur rejet de la réforme Peillon.
Montreuil, le 12 mars 2013