Le 31 janvier, les enseignantEs étaient appeléEs à faire grève contre les suppressions de postes et contre le projet d’évaluation et d’avancement. Cette grève a rencontré un franc succès (40 % de grévistes dans les premier et second degrés). Un succès qui n’était pas franchement attendu.
En effet, l’appel national à la grève ne concernait que les enseignantEs du second degré (collèges et lycées). Cependant, malgré l’absence d’un appel national dans le premier degré, plus de la moitié des départements ont appelé les enseignants du primaire à faire grève ce jour-là.
Les enseignantEs ont démontré qu’ils/elles étaient loin d’être résignéEs face aux suppressions de postes : 14 000 prévues au budget 2012 qui viennent s’ajouter aux 80 000 suppressions depuis 2007. D’importantes manifestations ont eu lieu notamment à Paris avec 20 000 personnes, 2 000 à Caen et Toulouse et plusieurs centaines à Agen, Bayonne, Laval , Pau, Tours… démontrant le refus des enseignantEs que s’amplifie la détérioration de leurs conditions de travail, ainsi que celle de leurs élèves, et le refus d’une nouvelle gouvernance managériale du service public d’éducation.
Dans les semaines à venir, se tiendront les différentes instances paritaires départementales, où se décident les postes à supprimer. Dès maintenant, il s’agit de tenter d’ancrer les bagarres localement, par le refus des dotations négatives prévues pour la rentrée 2012. Certains départements ont déjà lancé un appel à la grève ces jours-là. Dès à présent, construisons des AG de villes ou départementales… pour discuter avec les parents d’élèves des suites à donner au 31 et aux grèves locales. Les vacances scolaires ne doivent pas être un frein. L’année dernière, les mobilisations autour des suppressions de postes, ponctuées par les vacances de printemps n’avaient pas faibli. Après le succès du 31, ce qu’il faudrait, dès à présent, c’est une journée de mobilisation nationale appelée par l’ensemble des syndicats pour étendre la grève et la reconduire.
Le NPA s’oppose clairement à tous les projets de réformes du service public d’éducation portés par le gouvernement dont les lignes sont tracées par le patronat. Nous nous opposons à toute suppression de poste et proposons un plan d’urgence de création de 100 000 postes qui permettra de rattraper ceux supprimés depuis 2007. Nous exigeons le retrait du projet sur l’évaluation des enseignantEs.
Aux projets gouvernementaux, nous opposons une école qui ne reproduise pas les inégalités sociales, au travers des destins scolaires. Nous défendons une école émancipatrice. Pour nous, il ne peut y avoir d’école idéale dans une société faite d’exploitation et d’oppressions, mais c’est en traçant les pistes d’un projet éducatif réellement au service des classes populaires et des oppriméEs, réellement émancipateur, que l’on peut mener les batailles ici et maintenant et changer le rapport de forces.
Nina Lehair