C'est la première rentrée scolaire dont le gouvernement PS est totalement responsable. Il est donc responsable de la suppression de 2000 postes de surveillants (AED) en collège, lycée et dans les écoles. Il est responsable de la généralisation des contractuels précaires à tous les niveaux de l’école, grâce à la masterisation. Il est responsable de la dégradation des conditions de travail induite par la réforme des rythmes scolaires pour 20 % des élèves de France (dans les villes où la réforme s’applique dès cette rentrée)...
Au delà, les annonces de Peillon pour les années à venir reprennent les grands axes des gouvernements précédents : rentabilisation de l’éducation, adaptation de la main d’œuvre aux besoins du patronat, encadrement idéologique de la jeunesse.
Attaques tous azimuts
L'éducation nationale est en première ligne de la réforme des retraites, avec le passage à 43 annuités en 2035, alors qu’en moyenne, les salariés partent après 36,5 annuités effectives. Cela va entraîner une baisse importante des pensions. Ainsi, un enseignant qui avait commencé à 23 ans, partant à la retraite à l’âge légal (60 ans, puis 62 ans) avait une pension de 2400 euros. Avec la réforme Ayrault, la pension sera de 1580 euros, soit une perte de 900 euros en dix ans.
Par ailleurs, les conditions de travail et d’étude continuent de se dégrader : augmentation des effectifs dans les classes, augmentation des missions des enseignants et autres personnels, et disparition programmée des ZEP (zones d’éducation prioritaires). Là où la réforme des rythmes s’applique, les enfants ne vivent pas avec de nouveaux rythmes. Au contraire, ils passent autant de temps à l’école, ils subissent plus de temps non-éducatifs (augmentation du temps de pause le midi, temps de transport vers une autre école…). Pour généraliser cela, Peillon veut ouvrir une discussion sur le statut des enseignants, dont l’objectif réel est de casser complètement nos conditions de travail…
Enfin, cela fait quatre ans que les salaires des fonctionnaires sont bloqués. La perte du pouvoir d’achat est évaluée depuis 2000 à 13 % par la FSU, la principale fédération de l’éducation nationale. On sent clairement les effets de la crise dans notre travail.
Préparer un mouvement d’ampleur
C’est pourquoi les enseignantEs doivent affirmer qu’ils refusent de travailler plus, dans des conditions pires, et pour des salaires moindres ! Cela passe par la préparation active de la grève du 10 septembre. Il faut réunir des assemblées générales localement, dans les villes et départements pour discuter des suites et faire naître une mobilisation d’ampleur nationale dans notre secteur. Nous devons nous emparer de chaque échéance, à l’image de la grève dans l’éducation en Seine-Saint-Denis qui aura lieu le 19 septembre.
Ces mobilisations doivent donc combiner des revendications interprofessionnelles sur les retraites et des revendications plus sectorielles sur les salaires et les conditions de travail. C’est ainsi que nous pourrons généraliser un mouvement de grève pour gagner.