Le mercredi 26 janvier se réunissait, à Blois, le CTSD (Comité technique spécial départemental) pour préparer la rentrée scolaire de septembre et surtout tracer les contours de la carte scolaire dans le premier degré pour l’année à venir. Au programme : des fermetures de classes.
Dans un contexte d’une baisse des effectifs d’élèves avec 711 élèves de moins attendus à la rentrée 2022-2023 par rapport à 2021-2022, c’est sans surprise que l’État a décidé de fermer 22 classes, soit dix fermetures de classes dans des RPI (regroupements pédagogiques intercommunaux), deux dans des écoles primaires, cinq dans des écoles élémentaires, trois dans des écoles maternelles et enfin deux dans des écoles de REP (éducation prioritaire). À cela s’ajoute la suppression d’un poste d’AESH. Ce sont là des écoles essentiellement fréquentées par des enfants des classes populaires en particulier dans les écoles des RPI et des REP. La politique capitaliste de la rentabilité a un coût, et ce sont les classes populaires qui en payent le prix fort.
Des classes ouvertes par charité
Du côté des ouvertures, la directrice académique prévoit une nouvelle classe dans deux écoles des quartiers populaires de Blois classées en REP+. Les deux classes qui ouvrent sont des dédoublements de grandes sections d’après les projets de Blanquer qui a dédoublé les classes de cycle 1 et 2 (maternelle, CP, CE1 et CE2) tout en surchargeant celles du cycle 3.
De fait, à la rentrée, tous les REP et REP+ auront leur grande section dédoublée, se félicite la directrice académique, qui déshabille Paul pour habiller Pierre. Enfin le projet prévoit l’ouverture d’une classe Ulis à Vendôme. Ouverture qui n’en est pas véritablement une puisqu’il s’agit de remplacer une classe Ulis fermée à Vineuil alors qu’elle était pourtant bien installée dans l’école, obligeant de fait les parents à se réorganiser pour que leurs enfants puissent aller à l’école.
Mais les professeurEs et les élèves sont sauvés, la directrice académique indique que la moyenne d’élèves par classe ne devrait pas dépasser les 22, ce qu’elle juge parfait pour des conditions d’enseignement favorables. Lors de ce CTSD, les représentantEs du personnel, essentiellement syndiqués à la FSU, ont voté à l’unanimité contre et ont directement appelé à un rassemblement le samedi d’après.
Alors que le gouvernement se plaint de la désertification des espaces ruraux, il flingue bien volontiers les services publics dans ces zones. On l’a vu avec La Poste, on le voit avec l’école.
Pas décidés à se laisser faire
Plus de 150 personnes se sont retrouvées, à l’appel de la FSU, pour défendre le service public d’éducation à Blois le samedi 29 janvier.
Parmi les manifestantEs, se trouvaient des profs du 1er degré, des parents d’élèves, des militantEs du NPA et de la FSU et des élus locaux. À Montrichard, toute l’école se mobilise. Alors que l’inspection académique avait annoncé aucune fermeture de classe car l’école accueille une classe Ulis et le dispositif d’autorégulation (DAR) qui permet l’inclusion d’enfants souffrant d’autisme, une fermeture de classe devrait quand même se produire. La logique de l’État est purement comptable car l’école va perdre une vingtaine d’élèves à la rentrée et cette fermeture va entraîner l’augmentation des effectifs par classe. Et qu’adviendra-t-il de l’accueil des élèves en difficulté ? Ce projet incarne une volonté de faire des cadeaux au privé. Alors que l’on constate déjà une fuite des élèves vers le privé, ce projet va accélérer la casse déjà bien entamée du service public.