Tandis que les nouveaux masters de professeur des écoles (PE) sont en passe d’être validés nationalement, la rentrée s’annonce mal. À Lyon, en tous cas. Jusqu’à présent, seule l’IUFM, récemment rattachée à Lyon 1, assurait la formation publique des PE. À la rentrée prochaine, en plus de l’université catholique et d’une boîte privée, Lyon 2 et Lyon 3 ouvrent un nouveau master : cinq cadres différents proposent donc une formation pour le concours de professeur des écoles. Dans les journaux locaux, l’université catholique fait déjà de la publicité pour sa formation. Il s’agit donc maintenant de recruter des étudiants pour suivre ce master, en se marchant sur les pieds, y compris entre universités publiques. Et la concurrence ne fait que commencer ! L’année prochaine, les étudiants choisiront leurs cadres de formation en fonction des résultats des diverses institutions… Que restera-t-il de l’IUFM dans ces conditions ? Un de ses atouts majeurs est la didactique et la pédagogie. Le prochain concours PE qui a lieu en septembre, dorénavant, n’intègre plus ces questions au concours. À quoi bon désormais faire valoir cet atout pour de futurs enseignants si ce qui leur importe dans un premier temps est d’avoir le concours ? Par ailleurs, que vont devenir les petits cadres de formation rattachés à l’IUFM comme Bourg-en-Bresse ? La mort annoncée des IUFM et de la formation des enseignants est en marche. À l’IUFM de Lyon, c’est donc la démoralisation qui domine. Le mouvement très puissant de l’année dernière et les multiples initiatives de cette année n’ont pas permis de faire reculer le gouvernement. Il reste donc à espérer qu’à la rentrée, le ras-le-bol soit tel dans l’Éducation nationale qu’un mouvement de grève important se relance enfin, entraînant aussi bien les personnels que les étudiants et les lycéens.