La direction académique de Seine-Saint-Denis a décidé de se faire le relais d’accusations venues de milieux d’extrême droite contre 6 enseignantEs de l’école Pasteur à Saint-Denis.
Après des mois de tensions entre une directrice parachutée en septembre et l’équipe enseignante de l’école, cette directrice s’est répandue dans le journal d’extrême droite l’Incorrect et dans une interview sur YouTube contre le « gauchisme à l’école » et le travail des enseignantEs sur l’égalité garçons-filles. Elle a même été jusqu’à laisser voir les numéros personnels des enseignantEs mis en cause…
« Mutation dans l’intérêt du service »
La seule réponse de la direction académique aux demandes de protection fonctionnelle de l’équipe enseignante a été une enquête administrative dont le résultat n’a pas été communiqué aux premierEs concernéEs. Si ce n’est que des parents d’élèves interrogés dans ce cadre ont découvert des propos biaisés qui leur étaient attribués et qu’elles et ils ont voulu rectifier. Et surtout, début avril, six enseignantEs, tous et toutes syndiquéEs au SNUIPP et à SUD, se sont vuEs signifier leur « mutation dans l’intérêt du service ». Concrètement, au retour des vacances de printemps, leurs élèves verront arriver dans leur classe de nouveaux enseignantEs en plein milieu de l’année.
Outre le caractère inédit de ce type de sanction contre des enseignantEs ciblés par l’extrême droite, c’est le mépris pour les élèves qui se sont largement mobiliséEs avec leurs familles (plus de 200 personnes à Bobigny vendredi 8 avril, malgré la pluie glaçante, devant la direction académique).
Et pour ne pas être en reste, le maire de Saint-Denis M. Hanotin s’est fendu d’un communiqué de soutien… à la décision de sanction qui selon lui « s’imposait au regard de dysfonctionnements graves et anciens qui m’ont été présentés », sans avoir jamais contacté l’équipe enseignante concernée. Et vendredi il a refusé que les parents, enseignantEs et soutiens venus les rencontrer pour préparer les prochaines mobilisations, se réunissent dans l’école. Ce qui n’a pas empêché la réunion de se tenir au débotté dans le local de la CNL du quartier. Rdv pris pour la suite avec une journée de grève, de manifestation et de réunion mardi 12 avril.