Ce jeudi 19 septembre, il n’y avait pas cours au lycée, les élèves le savaient. Leurs enseignantEs étaient majoritairement en grève en soutien à trois surveillantes, étudiantes étrangères, qui risquaient d’être licenciées pour une histoire de délai du renouvellement de leurs papiers. Les élèves avaient fait tourner leur propre pétition, signée par centaines, et sont venus nombreux dès le matin, pour manifester leur soutien. Le proviseur s’était déplacé en personne, accompagné de vigiles, pour assurer l’ouverture du portail et s’assurer que le lycée allait fonctionner normalement. Manque de bol, la solidarité construite les jours précédents a été plus forte. Les quelques enseignantEs non-grévistes se sont retrouvéEs seulEs car les élèves ont refusé d’aller en cours. Puis les agents d’entretien se sont joints aux grévistes. La police a fini par s’inviter, pour faire en sorte que la situation dégénère. Mais après de brèves altercations, les élèves ont compris qu’il ne fallait pas tomber dans le piège et ont donc rejoint l’AG improvisée devant le lycée.
Un succès totalLes élèves ont défendu leurs propres revendications, notamment sur l’emploi du temps qui leur a été imposé. Le mot d’ordre scandé : « on veut sauver nos surveillants, on veut changer l’emploi du temps ! » Il a été décidé de rejoindre la manifestation des lycées du 93. Une nouvelle AG suivie d’une éventuelle nouvelle journée de grève ont été appelées pour le début de la semaine suivante.Mais la mobilisation a porté ses fruits. Alors que le cortège venait de quitter le lycée, nous avons appris que les trois surveillantes auront des récépissés et leurs contrats reconduits. En à peine 3 heures, la direction a trouvé une solution à ce qu’elle disait être impossible. Une belle démonstration de la force de la mobilisation, et un bel exemple de solidarité, surtout en ces temps de montée des idées xénophobes.
Correspondante