Au mois d’octobre, le président de Sorbonne-Université, issue de la fusion de Paris 6 et de Paris 4, annonçait l’augmentation du temps de travail hebdomadaire de 2 heures et 4 minutes, sans aucune contrepartie.
Cette attaque s’inscrit dans une longue série de remises en cause des droits et des acquis, mise en place dans le cadre de la fusion. Elle vise particulièrement les services de l’université qui travaillent 35 heures par semaine et bénéficient de 55 jours de congés en raison de leurs contraintes spécifiques.
C’est notamment le cas de la bibliothèque universitaire, qui a un régime de travail qui prend en compte l’ouverture continue et tardive des services, le travail du samedi et les fermetures administratives.
Contre le démantèlement de l’enseignement supérieur
La remise en cause des 35 heures a été perçue comme une véritable provocation par les bibliothécaires qui voient tous les jours leurs conditions de travail se dégrader : sous-effectif, baisse des crédits documentaires, blocage du point d’indice, journée de carence, etc.
Ils ont immédiatement réagi en organisant une grève massive le mardi 13 octobre à l’appel de la CGT et du SNASUB-FSU. Le matin du 13, la direction, craignant une action à l’occasion du Comité technique, avait déployé un cordon de sécurité devant la salle où il devait se réunir. Les éluEs du personnel ont refusé de siéger dans de telles conditions. L’après-midi, devant une quarantaine de bibliothécaires qui avaient investi par surprise les locaux de la présidence, la direction, dans un mépris tout macronien, a affirmé que l’allongement du temps de travail était parfaitement normal… Tout cela s’inscrit en effet dans une logique de dérégulation et de démantèlement de l’enseignement supérieur, dont les ordonnances passées dans le cadre de la loi « Pour un État au service d’une société de confiance » constituent le dernier avatar, avec la création du statut de « grand établissement » qui permettra de déroger à plusieurs obligations réglementaires.
Les bibliothécaires ont riposté en organisant une grève reconductible à partir du mardi 20 novembre. Les BU sont traditionnellement très bien structurées syndicalement et très combatives. La participation aux AG est importante, ce qui permet une auto-organisation du mouvement. Une caisse de grève a été mise en place, et des actions visant à élargir le mouvement aux autres services concernés ont été entreprises.
Si l’appui des organisations syndicales est plus que timide en cette période d’élections professionnelles, hormis la CGT et la FSU, le soutien des étudiantEs, avec qui les bibliothécaires discutent sur les piquets de grève, est une donnée importante du mouvement.
Correspondant