Publié le Jeudi 11 février 2010 à 16h12.

Tout un programme !

Le ministère de l’Éducation nationale « consulte » les enseignants de lycée sur les nouveaux programmes de seconde entre le 27 janvier et le 12 mars, dans le cadre de la réforme Chatel. Il propose un nouvel enseignement intitulé « méthodes et pratiques scientifiques » dit « d’exploration » qui sera réparti à raison d’une heure trente hebdomadaire entre la Science de la vie et de la terre, la physique-chimie et les maths. Dans ce cadre, on pourra proposer aux élèves deux ou trois thèmes de travail choisis parmi six proposés par le ministère. Parmi ceux-ci, on trouve un intitulé « sciences et cosmétologie » qui a pour objectif « d’aborder l’engagement scientifique dans la cosmétologie par l’étude de produits ou de techniques de soin et d’entretien du corps ». Curieux lorsqu’on sait que le lobby de la cosmétologie est suffisamment puissant pour que ce qu’il produit échappe à l’obligation faite pour les produits chimiques de décliner leur composition et leurs dangers (fiche de donnée de sécurité) ! Un autre thème se nomme « science et investigation policière » dont « l’objectif est de montrer comment la science aide à déterminer les circonstances de l’événement sur lequel porte l’enquête et à identifier les auteurs » ; il y est suggéré comme entrées possibles la balistique, les visées laser, les munitions... Avoir une activité d’apprentissage, de découverte de nouvelles notions et champs de la connaissance à partir de thèmes actuels ou sociétaux n’est pas contestable en soi, mais dans le choix des thèmes, nos grands pédagogues du ministère y vont vraiment fort ! Les jeunes ont déjà les pubs incessantes sur les cosmétiques, les séries TV quotidiennes sur la police scientifique, et on va leur en resservir une couche au lycée ! Il faut dire qu’en même temps l’enseignement des Sciences économiques et sociales va être dépouillé de la sociologie au profit de la microéconomie. C’est une véritable tentative de formatage des lycéens qu’est en train de nous concocter le ministère.