La manifestation parisienne de l'enseignement supérieur et de la recherche du 21 mars a rassemblé près d'un millier de personnels, d'enseignantEs et d'étudiantEs. Les assemblées générales ont rarement dépassé la centaine, à l'exception de Paris 8 Saint-Denis, avec près de deux cents personnes. Des AG ont encore lieu cette semaine presque partout en France.Si la mobilisation peine à démarrer, la colère existe contre le projet de loi Fioraso et ses conséquences : autonomie renforcée pour la conception des diplômes (seuls 50 % de leurs contenus seront cadrés nationalement), adaptation des enseignements aux besoins du « bassin d'emplois local », soumission de la recherche aux exigences des entreprises…Le 18 mars, l'annonce d'une diminution de 100 millions d'euros du budget de l'Enseignement supérieur est la cerise sur le gâteau. Même l'Unef, qui joue depuis des semaines le rôle de courroie de transmission du gouvernement, voire de briseuse de grève, est désormais obligée de critiquer, du bout des lèvres, cette mesure.De la maternelle à l'universitéLes directions syndicales de salariéEs ne sont guère plus conséquentes face aux attaques. Elles n'ont jusqu'à présent lancé aucun appel national à la grève. Pourtant, les conditions existent pour un mouvement allant de la maternelle à l'université, contre l'austérité et le démantèlement de l'éducation. C'est la tâche que se fixent des équipes combatives dans les universités, en tentant de déclencher des luttes locales sur les questions de budget, d'attaques contre les modalités d'examen, de fermetures de cours, etc. Les dates existantes dans l'éducation, notamment le 28 mars, sont des points d'appui pour aller vers la convergence.Si le calendrier est serré, certaines facs commençant leurs examens de fin d'année dès la mi-avril, ces mobilisations permettent au moins de constituer des équipes militantes et d'emmagasiner des forces pour la rentrée prochaine.Jean-Baptiste Krebs et Jean-Baptiste Pelé
Crédit Photo
Photothèque Rouge/Taous