Les salariéEs de l’administration de Paris 8 entrent dans leur huitième semaine de grève. En majorité des femmes, elles se battent pour une augmentation des salaires. Les grévistes demandent également la transparence dans la gestion des ressources de l’université (cf. articles dans l’Anticapitaliste 277 et 278).
C’est la grève parce qu’elles subissent la précarité depuis des années. Le personnel invisible se rend visible, dénonçant son exploitation, sa précarité à la base de l’organisation de l’université de classe.Réputée « de gauche », la présidente Tartakowsky s’est non seulement montrée intransigeante avec les grévistes en coupant toutes les négociations, mais elle a été plus loin encore, en répondant par les pressions individuelles et les menaces. Alors qu’un des acquis importants des luttes précédentes des salariés de l’université était la non-retenue de salaires lors des mouvements de grève, la direction a décidé de « rompre avec la tradition » contre la grève de l’un des secteurs les plus précaires de l’université.Nombreux sont les étudiantEs et salariéEs de la fac qui viennent rencontrer les grévistes pour se solidariser. Une lettre de soutien a recueilli les signatures de 118 enseignantEs, un véritable coup contre la présidence. Mais le soutien dépasse largement les murs de la fac, avec une pétition signée par plus de 3 500 personnes et une caisse de grève qui atteint aujourd’hui plus de 13 000 euros, grâce aux dons individuels et aux organisations syndicales et politiques.
Pourquoi pas tous ensemble ?La situation de précarité dans laquelle se trouve une bonne partie du personnel de Paris 8 n’est pas un cas isolé : c’est la réalité quotidienne d’autres salariéEs mais aussi des étudiantEs, de doctorantEs, d’enseignantEs.Une victoire du personnel de Paris 8 serait un pas en avant pour l’ensemble des salariéEs et des étudiantEs. Les mouvements en cours sur différentes facs, comme à Paris 11 Orsay, montrent l’importance de faire sortir le conflit de Paris 8 pour converger avec les autres universités en lutte, et d’unir les revendications des différents secteurs.Plusieurs initiatives sont déjà prévues, dont une nouvelle soirée de soutien le jeudi 12 mars pour construire la mobilisation nécessaire à l’obtention d’une victoire. Soyons nombreux à les soutenir !
Philippe (Comité Paris 8)