Pour celles et ceux qui veulent poursuivre leurs études après le lycée, la jungle de Parcoursup restreint l’accès aux formations, le coût de la vie explose, tandis que les bourses augmentent moins vite que l’inflation.
La sélection s’amplifie à l’université, à l’entrée de la licence et de plus en plus en master. Mais mieux vaut se satisfaire d’une place par terre dans un amphi, tant que le plafond ne s’effondre pas sur nous (comme récemment à l’université Paris 3 ex-Censier) et que la direction ne ferme pas la fac pour faire des économies d’énergie (comme le prévoit l’université de Strasbourg pour cet hiver). Prochaine étape : fermer les facs pour de bon et renvoyer les étudiantEs chez eux ?
Des moyens… pour les entreprises
Le manque de moyens dans l’éducation fait toujours plus de dégâts dans les écoles, collèges, lycées et facs. Preuve du niveau de délabrement du système éducatif, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye avait promis cette année « un prof devant chaque classe » à la rentrée. Un minimum même pas tenu, puisqu’il manquait au moins unE enseignantE dans la moitié des établissements scolaires !
Sous prétexte de lutter contre le chômage des jeunes, le gouvernement a trouvé de l’argent. Pour former et embaucher les travailleurEs qui manquent dans tant de services publics (par exemple) ? Non, pour subventionner le recours à l’apprentissage (qui a déjà doublé en l’espace de deux ans, grâce à une cascade d’aides publiques qui rend le travail des apprentis quasiment gratuit pour les patrons) et développer des Contrats d’engagement jeune censés favoriser « l’immersion » des jeunes sans emploi ni formation dans les entreprises, à coups de stages. Le tout payé au mieux 520 euros/mois ! Des contrats précaires pour jeunes en galère qui s’ajoutent aux « services civiques » et autres petits boulots (mal) payés par l’État.
Il y aurait pourtant un moyen beaucoup plus simple de donner un emploi à chaque jeune qui en cherche : réduire le temps de travail pour partager le travail entre touTEs, par exemple en… baissant l’âge de départ à la retraite ! Mais le gouvernement préfère durcir les règles d’indemnisation du chômage pour nous pousser à accepter n’importe quel boulot… C’est, notamment, le but de la future réforme des lycées professionnels, qui vise toujours plus à accorder la formation des jeunes travailleurs aux besoins du patronat en multipliant les périodes en entreprise et en accroissant l’influence des employeurs dans les filières de formation. Et comme l’exploitation s’apprend dès le plus jeune âge, le gouvernement prévoit des « mini-stages » dès la classe de 5e !
La lutte collective est la seule manière d’exprimer tout haut cette colère qui couve. Le plus tôt sera le mieux.