Après 2 journées de grève réussies les 22 février et 23 mars, et en l’absence de réponse de la direction sur ses revendications, l’intersyndicale Air France maintient la grève du 30 mars et appelle à 2 journées supplémentaires les 3 et 7 avril.
Les jours se suivent et se ressemblent à Air France. La grève des mécanos avions, qui a débuté fin 2017, se poursuit avec toujours un refus de la direction d’ouvrir des négociations. Au niveau de l’entreprise le climat est le même. La journée de grève du 23 mars a été bien suivie, avec l’annulation de 42 % des vols longs courriers et de 59 % des vols moyens courriers. La direction cherche à diviser en invitant les pilotes seuls à discuter. Mais l’intersyndicale reste soudée et campée sur sa revendication de 6 % d’augmentation générale. Elle appelle à durcir le mouvement avec deux journées supplémentaires de grève les 3 et 7 avril. Il faut dire que si la direction cède et accepte d’ouvrir des négociations, cela porterait un coup très dur à la CFDT et la CGC, ses partenaires habituels, qui ont signé un accord annuel sur les augmentations de salaires, par la suite dénoncé par une majorité d’organisations syndicales. Et ce à un an des prochaines élections du personnel.
Et toujours le dialogue social
Parallèlement à ce conflit se sont ouvertes les Assises du transport aérien, avec une grand-messe introduite par la ministre Élisabeth Borne. Une tripotée de patrons, de représentants de l’État, d’experts en tout genre, et quelques syndicalistes étaient présents. Bien évidemment, la « compétitivité du pavillon français » est la principale préoccupation. Et ce ne sont bien sûr pas les profits énormes des pétroliers, des gestionnaires d’aéroports ou des industriels du tourisme qui sont en cause, mais le fameux « coût du travail ». Et la direction d’Air France trouve des syndicats pour demander avec elle un allégement des taxes… La revendication d’augmentation des salaires de l’intersyndicale, avec les cotisations qui vont avec, a bien plus de sens ! Quant à la privatisation d’ADP, la ministre n’en a pas dit un mot. Les questions environnementales ou d’aménagement du territoire sont officiellement à l’agenda, mais reléguées comme des problématiques annexes. Bref, de la concertation à la sauce Macron-patrons, où les syndicats sont invités à jouer les cautions.
Le mouvement social à Air France va continuer sur une légitime revendication salariale après 6 ans de gel des grilles salariales. Et alors que la sacro-sainte croissance repart, la question ne se pose pas qu’à Air France. Plutôt que le pavillon français, les salariéEs d’Air France porteront-ils l’étendard du combat salarial ?
Correspondant