Lundi 12 février, 40 salariéEs de l’usine Galvanoplast à Villeneuve-la-Garenne (92) sur un effectif de 60, intérimaires et cadres compris, ont commencé une grève pour plusieurs revendications : augmentation de 250 euros mensuels pour tous les salaires ; augmentation des primes de repas et d’habillage ; amélioration de la couverture santé mutuelle ; mise en place d’un accord d’intéressement.
Le mardi 13, le patron cède sur : 65 euros d’augmentation générale ; augmentation de 3 euros sur l’indemnité repas journalière portée à 7 euros ; prise en charge par l’employeur de 50 % des frais de mutuelle, soit un gain mensuel d’environ 40 euros ; promesse d’un accord de participation.
La reprise a été votée à l’unanimité et avec fierté par des grévistes conscientEs d’avoir gagné une partie contre un patron méprisant et arrogant qui avait refusé à l’ouverture des NAO de discuter sur la moindre revendication. Il ne consentait qu’à distribuer des augmentations individuelles au bon vouloir des chefs.
La paralysie de ses ateliers l’a vite fait changer d’avis. Galvanoplast, spécialisé dans le traitement de surface de pièces métalliques, travaille surtout pour l’automobile et l’aéronautique. La grève arrivait en pleine période de charge, et les grands donneurs d’ordre n’aiment pas les retards.
Le groupe Galvanoplast se veut le « leader français » de cette sous-traitance. Il emploie 350 salariéEs sur 6 sites en France et un à Tanger (Maroc). Ils aiment raconter la légende dorée de la petite entreprise familiale qui a réussi mais leurs méthodes ne diffèrent pas de celles des grands requins capitalistes. Avant de racheter en 2017 l’usine de Villeneuve, ils se sont arrangés avec l’ancien propriétaire pour imposer un « plan social » avec 24 suppressions d’emplois. Et en 2021, ils touchent de l’État une subvention pour création d’emplois…
La grève a été impulsée par la section CGT, seul syndicat présent. Le soutien de l’UL CGT et le passage au piquet de grève de déléguéEs d’autres boîtes ont été appréciés par les grévistes.
Cette grève, une première depuis plus de cinquante ans, est un indéniable succès pour les salariéEs de la boîte qui ont pu vérifier l’importance du rapport de forces collectif face au patron.
Mais la question des salaires n’est pas épuisée et il reste à imposer des conditions de travail décentes avec au minimum le respect des « normes » légales. Avec un patron qui n’est pas un fan de ces normes et qui s’est ainsi permis d’opérer un désamiantage sans respect des procédures légales, il y a du boulot !
Correspondant