Les salariéEs de la SAM à Decazeville ont décidé vendredi 26 novembre en assemblée générale, à l’unanimité, de poursuivre l’occupation de l’usine, de durcir le mouvement et de ne pas respecter la décision de justice. « Pour nous déloger, il faudra qu’ils emploient la force ! » a déclaré David Gisteau, secrétaire de l’UD Aveyron CGT et militant historique de la SAM. Sur une route nationale proche de l’usine, du métal a été déposé par les fondeurs et, dès le week-end, des barricades ont commencé à être montées tout autour de l’usine.
Le tribunal de commerce de Toulouse a décidé de la cessation immédiate des activités de la SAM à la date du 10 décembre. Cette décision veut condamner une usine et 350 emplois.
Renault et le gouvernement massacrent l’emploi
Renault veut en finir avec la SAM. Alors que l’activité était garantie par les commandes actées jusqu’en mars 2022, le tribunal de commerce de Toulouse n’a fourni aucun nouveau délai. Mais cette décision n’est pas acceptée dans l’usine et le bassin industriel de Decazeville. Il s’agit de refuser toute légitimité à cette instance patronale qui n’a de tribunal que le nom et qui est au seul service des pires licencieurs.
Renault, en refusant tout projet de reprise, est bien sûr responsable. Le gouvernement a couvert et laisse faire le forfait. Ils ont menti pendant des mois alors que leur décision était prise. La volonté de Renault de liquider toutes les fonderies qu’il détient ou dont il est donneur d’ordre s’inscrit dans une politique délibérée : achever dès maintenant la fin de production de voitures thermiques en France pour ne plus y fabriquer que des voitures électriques alors qu’aujourd’hui elles représentent moins de 10 % des voitures vendues. Tout le reste a vocation à être fabriqué ailleurs. Cette restructuration est d’abord fondée sur des critères de profit. Et tant pis pour des fonderies comme celle de Viviez, en capacité de fabriquer des pièces aussi pour les motorisations électriques.
C’est tout ce système fait de complicités camouflées qu’il faut mettre à bas.
On lâche rien
La lutte n’est pas finie à la SAM. Les épreuves qui jalonnent le parcours de lutte depuis plusieurs mois témoignent d’une arrogance patronale qui ose s’amplifier à chaque étape. Le collectif de travail et de lutte de la SAM a réussi à se maintenir. Dans les semaines qui viennent, Renault et le gouvernement vont tenter de le mettre à mal en essayant de le diviser
Oui, emplois et activités peuvent et doivent être maintenues dans ce bassin. Mais le marché capitaliste est incapable de trouver des solutions durables garantissant emplois et activités. À chaque fois la course au repreneur est trop souvent un leurre. C’est bien vers la socialisation des activités sous le contrôle de ceux et celles qui produisent qu’il faudrait aller pour garantir emplois et activités satisfaisant les besoins de la majorité.
Le 1er décembre, un rassemblement régional de l’Occitanie était prévu devant la SAM. Ce rassemblement est devenu celui, ouvert à tous les syndicats et forces militantes, de toutes et tous.
Le verrou est politique. Notre colère doit ouvrir la voie à la lutte tous ensemble nécessaire pour faire céder ce gouvernement complice.