Inflation ? Vous avez dit « inflation » ? Chez les grands partons, elle est même galopante, mais ce n’est pas un problème pour eux puisque ce sont leurs salaires qui augmentent. Entre 2019 et 2021, la rémunération totale moyenne des présidents exécutifs des 120 plus grandes sociétés cotées en France (SBF 120) a augmenté de 22 %. La rémunération moyenne des seuls patrons du CAC 40 a connu, elle, une hausse de 52 % ! Soit une croissance moyenne par président exécutif de 7,9 millions d’euros, l’équivalent annuel de 369 Smic brut.
Des croissances inédites, selon le cabinet Proxinvest qui analyse ces chiffres depuis quinze ans. Il prend en compte tous les éléments de rémunération : rémunération fixe, bonus annuel, rémunération pluriannuelle de long terme, attribution d’actions valorisées à leur date d’attribution, avantages en nature... Or, tous ces éléments ont explosé l’an dernier. La rémunération fixe moyenne est en hausse de 4,2 % et le bonus annuel moyen de 33,6 % au sein du CAC 40, alors que la valeur des attributions d’actions gratuites de performance atteint son plus haut historique dans le SBF 120 avec un bond de 39,6 %. Le rapport souligne également que c’est « la première fois en 8 ans que la rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 représente plus de 100 fois la rémunération moyenne des salariés ».
C’est, sans surprise, Carlos Tavarès, directeur général du constructeur automobile Stellantis, qui enregistre la plus forte rémunération en 2021 avec 66,7 millions d’euros. Viennent ensuite Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, avec 44,1 millions d’euros (+ 114 %) et Daniel Julien, président directeur général de Teleperformance, leader mondial des centres d’appels entre autres, avec 19,6 millions d’euros (+ 15 %). Et si on augmentait nos salaires de 22 %, voir de 52 % ? En partant bien sûr du revenu médian de 1 836 euros. Pas un salaire ne serait en dessous de 2 239 euros !