En grève depuis le 10 octobre, les 22 agents de nettoyage de la gare routière de Perrache ont la Métropole (de gauche) de Lyon dans le viseur.
Depuis leur piquet, au centre de la gare, les grévistes dénoncent un appel d’offres publié au cœur de l’été qui les condamne de manière quasi certaine au licenciement : en effet, la Métropole de Lyon, dirigée depuis 2020 par une majorité verte et rouge, a remis leur chantier sur le marché en réservant les candidatures aux seuls organismes d’insertion. Ce faisant, elle les prive du transfert automatique de leurs contrats de travail à la société entrante et met en péril leurs emplois.
Les agentEs ont une explication : « L’an passé déjà nous avons dû lutter parce que leur propre contrôleur nous harcelait. Des plaintes avaient été déposées, ils n’avaient rien fait. Alors nous avons grevé, et ils ont fini par le faire partir, mais maintenant, ils nous le font payer ». Cette première grève avait duré neuf jours1 et, par voie de presse, avait éclaboussé toute la chaîne hiérarchique de l’agent problématique.
Maltraitance au cœur des administrations publiques
Mais pour comprendre la situation actuelle, il faut aussi remonter plus de trente ans en arrière quand l’administration externalisait les missions de nettoyage. Elle condamnait alors les salariéEs à être ballottés au gré des appels d’offres entre des sociétés de nettoyage qui, pour rester concurrentielles, jouent sur leur seule marge de manœuvre : la « masse salariale ».
Aujourd’hui, et alors même que ces agentEs travaillent pour elle depuis des années (33 pour le plus ancien d’entre elles et eux), elle les écarte de leur chantier, sans préavis ni indemnités.
Dans une lettre ouverte adressée aux éluEs et responsables politiques qui composent l’exécutif métropolitain, la CNT-SO constate : « Cette Métropole, non seulement ne pose aucun acte fort en matière de politique sociale pour s’écarter des précédentes majorités […] mais persiste et signe en les exploitant de la pire des manières pour, ensuite, s’en débarrasser d’une ligne dans un appel d’offres ».
On ne le répètera jamais assez avec tous les salariéEs en lutte : « La sous-traitance, c’est la maltraitance », dans le privé, comme dans nos services publics.
Pour en savoir plus : www.cnt-so.org
- 1. Voir l’Anticapitaliste n° 573 (17 juin 2021).