Publié le Vendredi 14 novembre 2025 à 11h00.

Non à la fermeture de l’usine de sirop Teisseire !

Tout le monde connaît les sirops Teisseire ! Et pour cause : l’entreprise existe en Isère depuis 1720 et représente plus de 15 % du marché des sirops. Les tours de l’usine, en forme de bidons de sirop, font partie du paysage de la zone industrielle de Crolles.

C’est une histoire que l’on a vue tellement de fois ! Teisseire a été rachetée en 2010 par l’Anglais Britvic, puis en 2024 par le Danois Carlsberg… qui a annoncé, le 16 octobre dernier, la fermeture de l’usine pour le printemps 2026. En réalité, le repreneur a organisé la fermeture pour s’approprier le nom de la marque ! L’usine avait investi dans une nouvelle machine qui n’est jamais arrivée. L’entreprise annonce aujourd’hui un déficit de l’ordre de 2 % du chiffre d’affaires, alors que la production a tourné à fond cet été, poussée par les fortes chaleurs. Il n’y a aucune raison de fermer l’usine, si ce n’est la volonté du repreneur de maximiser ses profits en faisant produire par un sous-traitant au Havre, tout en gardant l’image de la marque.

Soutenir les salariéEs en grève !

L’annonce de la fermeture, avec une suppression de 205 emplois, a été extrêmement violente pour les salariéEs sur site. Même le service commercial doit être externalisé. Dans cette entreprise, établie depuis 1971 à Crolles, certainEs ont fait toute leur carrière ! Pour les salariéEs en grève depuis mi-octobre, à plus de 80 %, tenir devient difficile. Mais la solidarité reste entière, à laquelle participent les commerçants du quartier (qui ont offert de quoi organiser un banquet), la présence de l’union locale CGT et des syndicats des entreprises voisines, des députéEs LFI et écologistes du département, ainsi que le maire de la commune.

Quelles perspectives face aux licenciements ?

Après le coup de massue de l’annonce, difficile de ne pas tomber dans la résignation. D’autant plus que, dans cette zone industrielle, il y a peu de bonnes nouvelles en ce moment : plusieurs centaines d’emplois supprimés à STMicroelectronics, du chômage partiel à Soitec, des dizaines de suppressions d’emplois, que ce soit à Atraltech, Stryker ou Schneider.

Après plusieurs semaines de grève et de présence devant l’usine, les négociations sont pour l’instant en cours autour des conditions de départ : en plus des indemnités légales, la direction propose un congé de reclassement de huit mois, soit à peine plus que le minimum légal (quatre mois) !

Mais face au mépris du repreneur, pourquoi ne pas imaginer un autre avenir pour cette usine historique de l’Isère ? La popularité de la marque pourrait être un bon point d’appui. Espérons que l’exemple des thés 1336 — du nombre de jours de lutte face à Unilever — ou la tentative des salariéEs de Duralex, qui ont récolté plus de 5 millions d’euros au début du mois, pourront donner de l’espoir et des perspectives aux salariéEs de Teisseire et à la population du bassin directement impactée par cette fermeture inacceptable !

CorrespondantEs