Depuis plus d’an, la direction fédérale de la métallurgie CGT et l’union départementale 78 ont enchaîné les attaques destinées à exclure le syndicat CGT « historique » de l’usine PSA (devenue Stellantis) à Poissy, ses militants, dont son secrétaire Farid Borsali, tout en démandatant Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central (DSC) du groupe, un des animateurs du syndicat et porte-parole national de Lutte ouvrière.
La CGT du groupe PSA est un syndicat historique par son ancienneté, existant depuis 60 ans, mais aussi et surtout par l’opiniâtreté des équipes militantes qui l’ont fait vivre dans un groupe, une entreprise connues pour leur anti-syndicalisme aussi primaire que violent.
Crise politique
La crise de succession après le départ de Bernard Thibaut et la perte du premier rang au plan des élections professionnelles ont profondément perturbé les rangs de la confédération. Les appareils cherchent des solutions en lien avec leurs sensibilités politiques, éclatées depuis l’affaissement de l’influence du PCF.
C’est ainsi que se sont fédérées autour de l’adhésion à la Fédération syndicale mondiale (FSM) nombre de structures parfois « radicales ». À l’opposé, l’équipe autour de Philippe Martinez tente d’imposer une candidature au poste de secrétaire général de la confédération en lien avec une orientation d’ouverture aux mouvements sociaux, aux partis politiques et des perspectives de recomposition syndicale.
Les dégâts collatéraux sont multiples : chaque structure règle ses comptes au nom du fédéralisme, principe largement dévoyé par les fédérations qui se livrent à des purges en leur sein. Ainsi le Syndicat du nettoiement, avec l’appui de la direction de la Fédération des services publics, a forcé au départ plusieurs centaines de militantEs du syndicat de la Ville de Paris, sur fond de violences sexistes.
Méthodes patronales
La CGT du groupe PSA et son DSC sont ainsi victimes d’une trop grande visibilité dans un groupe, une branche, où, avec les enjeux industriels et la casse sociale, la Fédération souhaite pouvoir prendre toute sa place, avec toute sa légitimité dans le dialogue social. Tout le panel des malfaisances patronales est utilisé. Intimidations, chantage, menaces, envoi d’huissiers, appel à la justice bourgeoise. Malgré le soutien de plus d’un millier de syndiquéEs du groupe au travers d’une pétition, de la majorité des structures syndicales votant en faveur de Jean-Pierre au poste de DSC, contre le représentant de la direction fédérale1.
Celle-ci joue l’usure et le découragement, tout en comptant bien sur l’aide de la direction de Stellantis trop contente de se débarrasser de militantEs combatifs et rétifs au dialogue social. Il s’agit aussi d’un avertissement aux autres équipes syndicales tentées, conformément au principe du fédéralisme, d’exercer une autonomie de pensée et d’action... inacceptable pour la direction de la Fédé.
La prochaine confrontation aura lieu le 20 octobre avec comme objectif, de la part de la Fédé, d’obtenir de la justice que les membres de l’ancienne organisation cessent de se revendiquer de la CGT, de parler en son nom, d’utiliser son logo et qu’ils soient condamnés à payer 1 000 euros d’amende chaque fois qu’ils le feront.
Le NPA apporte son soutien inconditionnel à Jean-Pierre et à toute l’équipe militante du syndicat « historique ». Nous appelons à signer et faire signer la pétition de soutien2, à initier des prises de position de structures en soutien. Nous serons présents au rassemblement du 20 octobre.
- 1. Dossier du syndicat : https://contre-exclusion…
- 2. https://chng.it/dLw4ZPsG…