Ces dernières semaines plusieurs mouvements locaux ont émergés à la SNCF. Certes, ils ont des intensités variables, sont encore très localisés mais suffisamment nombreux pour évoquer un regain de combativité dans l’entreprise.
Les cheminotEs sont confrontéEs d’un côté à une pression de l’entreprise pour la réussite des JO de 2024 et de l’autre à une intensification des réorganisations liées à la mise en place de la concurrence. C’est le cas sur la ligne TER Nice-Marseille où les cheminotEs ont dû « choisir » entre être transféréEs ou rester à la SNCF à la suite de l’appel d’offre remporté par Transdev.
En Île-de-France, ce sont les conducteurEs de banlieue de la ligne B (Paris Nord) ou de la ligne P (Paris Est) qui se sont massivement mis en grève (jusqu’à 95 %). Ils et elles protestent contre les entorses faites par la direction sur les règlements (les temps de parcours, par exemple) et contre des formations faites à la va vite (en quatre jours, dont deux en simulateur) pour du nouveau matériel roulant qui doit être prêt pour les JO.
Pour la direction, objectif Jeux Olympiques
Pression JO oblige, le paquet est mis sur l’entretien des lignes qui seront concernées par des épreuves. Sur la région de Paris Est par exemple, on ne parle plus que de l’axe Paris-Vaires ou doivent se tenir les épreuves de canoé kayak et d’aviron. Tant pis pour les autres lignes en souffrance !
Dans les Technicentres (ateliers matériel), ce sont plusieurs débrayages et de nombreuses assemblées générales sur le temps de travail qui ont permis ces derniers jours d’arracher quelques avancées, dont une augmentation mensuelle de 75 euros et une revalorisation du travail de nuit et des week-ends.
Chez les ASCT (contrôleurEs), un préavis a été déposé du 15 au 19 février et déjà de nombreux collègues annoncent leur intention de se mettre en grève. Ils demandent notamment un allongement du temps de CPA (cessation progressive d’activité) qui permet de partir à la retraite un peu plus tôt afin de pallier les reculs des différentes réformes sur le sujet ainsi qu’une augmentation de la prime de travail.
Dans les EIC (postes d’aiguillages), un préavis couvre les prochains week-ends, avec comme revendication principale la récupération du temps de remise de service entre agents (l’équivalent de 15 minutes de travail par jour non reconnu par l’entreprise) ainsi qu’une prime pour la reconnaissance de la pénibilité et des responsabilités liées au métier.
Ailleurs, ce sont des salariéEs dans les services administratifs, comme les RCAD (Relation clients à distance) qui sont excluEs des mesures JO et qui demandent à y avoir droit.
Encore et toujours les salaires
Les revendications reviennent en permanence autour des augmentations de salaires et des conditions de travail.
Pour nombre de collègues, après des années de travail en sous-effectifs, que la direction ose demander d’en faire plus (ou refuser les congés) au nom de « l’esprit olympique » est la goutte d’eau qui peut faire déborder le vase. Dans de nombreuses discussions revient souvent l’idée que pour que les JO se passent bien, la direction va devoir passer à la caisse. D’autant plus que les résultats de l’entreprise pour 2023 s’annoncent très hauts.
Toutes ces luttes sont pour l’instant « éparpillées » mais elles révèlent un regain de combattivité et des victoires, mêmes partielles ici ou là, renforcent la confiance pour les combats d’ensemble de demain.