Publié le Jeudi 8 juillet 2021 à 19h00.

SAM : un traquenard contre les salariéEs

La SAM dans le bassin de Decazeville est en redressement judiciaire depuis décembre 2019. Les administrateurs judiciaires mis en place par le tribunal de commerce ne sont que les prête-noms de Renault, devenu le seul donneur d’ordre de cette fonderie pour pièces en aluminium.

 

Le repreneur préféré de Renault, CIE Automotiv, un groupe basé à Bilbao aux dimensions mondiales, voulait y supprimer 217 emplois. Face à cette menace la grève et l’occupation de l’usine ont duré 23 jours jusqu’au 6 mai 2021. CIE Automotiv a, alors, retiré son offre. Le communiqué de la CGT confédérale saluant une « victoire » indiquait « que les salariés avaient obtenu des engagements forts de la part de Renault et notamment : le maintien des 250 emplois au travers d’un projet de reprise en maintenant les services indispensables et l’étude de tous les projets de reprise sans exception, et l’association des salariéEs au choix du repreneur ».

Depuis, le repreneur toujours préféré de Renault est revenu avec une nouvelle proposition transformant la SAM en simple atelier de fabrication sans service d’études ni perspectives de développement. Et devant l’opposition prévisible et réaffirmée du personnel, CIE Automotiv a encore une fois retiré sa proposition. Deux offres restaient en lice, quelques jours avant l’audience du tribunal de commerce du 2 juillet 2021.

Une magouille pour reporter la décision

Des experts officiels missionnés par le gouvernement ont rendu leu copie un jour – un jour ! – trop tard, juste pour faire reporter l’audience du 2 juillet au 30 juillet. Un véritable traquenard contre les salariéEs !

« L’usine sera fermée durant les trois premières semaines d’août. Et durant la semaine avant et la semaine après cette période, l’usine tourne à 50 % des effectifs. Les salariés vont partir en vacances avec le ventre noué car ils craignent de recevoir une lettre de licenciement durant leurs vacances, et ne savent pas si une offre sera validée. Le niveau de tension est très haut, certains salariés craquent », expliquent les représentants CGT du personnel de SAM.

Devant cette situation, un nouveau rassemblement était organisé devant l’usine de la SAM le mardi 6 juillet. Ce qui se trame pour la SAM participe de la casse qui frappe toute la filière des fonderies automobiles. Il y a quelques jours, un autre tribunal de commerce a prononcé la liquidation judiciaire de MBF à Saint-Claude en repoussant l’offre de reprise encore en lice. Les tribunaux de commerce ne font qu’entériner les choix des donneurs d’ordre. Pour la SAM, c’est Renault qui tient la main avec le concours de son actionnaire de référence, l’État. Ce sont eux qu’il faut faire céder !