A en croire les commentaires de presse et du monde politicien, une petite révolution viendrait d'avoir lieu dans le monde du train : TRANSDEV vient de ravir une ligne de transport de voyageurs à la SNCF, dans le sud de la France, et pas la plus petite puisque c’est la ligne Marseille-Nice. Aller-retour avec probablement pas mal de retour sur investissement. On nous promet des trains à l'heure, des gares mieux desservies, plus de trains par jour et autres monts et merveilles. Comment ? Avec plus de personnels ? Plus de moyens ? Non ! Avec plus de polyvalence et plus de compétitivité ! Et gageons que la direction de la SNCF, qui a perdu le marché (même si l’affaire n’est pas totalement pliée), va s’en servir pour faire davantage pression contre nos conditions de travail et de salaire. Encore un coup de collier si on veut emporter les appels d’offre ! Avec ces vieilles recettes en cours depuis bien longtemps à la SNCF qui consistent à demander toujours plus aux travailleurs du rail pour plus de productivité. On se demande si en guise de révolution, tous ces gens-là n'ont pas surtout fait un tour sur eux-mêmes !
Profits, profits…
"L'ouverture à la concurrence" est le doux nom d’un vaste plan de réorganisation visant à rendre encore plus profitable le transport de voyageurs pour le patronat du secteur. C'est exactement la même chose que les plans de compétitivité mis en place dans un grand nombre d'entreprises privées : au nom du chantage à l'emploi, de la menace du licenciement, on demande aux travailleurs de bosser plus.
C'est la même chose car le mécanisme de l'ouverture à la concurrence dans le transport régional sera le "transfert obligatoire de personnels". Autrement dit, sous la menace du licenciement (inscrite dans la loi), on oblige les cheminots à travailler pour l'entreprise qui remporte le gâteau. Dans l'appel d'offre qui vient d'être remporté par TRANSDEV, on parle de 166 cheminots concernés. Ce sont donc 166 collègues qui demain feront le même boulot pour un autre patron. Plus de trains, nous dit-on ? Mais déjà aujourd'hui dans pas mal de régions des centaines de trains sont supprimés CHAQUE JOUR par manque de personnels.
Alors derrière ces belles promesses, il n'y a que du flan ! Les patrons peuvent changer la marque et les logos des trains, il n'en reste pas moins que ce sont les travailleurs qui les font rouler. Et pour ça, nous avons besoin d'être plus nombreux ! Des embauches et vite !
La SNCF a versé quelques larmes de crocodiles
Mais c’est pour le communiqué. Cette ouverture à la concurrence, c'est d'abord la direction de l'entreprise qui l'a voulue. Elle peut perdre quelques appels d'offres… et en remporter beaucoup d’autres. Et ceux qu'elle remportera, ce sera par le biais de filiales qui lui permettront de régulariser ce qu'elle impose déjà partout : l'augmentation de la productivité sur le dos des cheminots. La SNCF n'a que faire du service public. Ça c'est la com' pour les jours de grève, quand elle voudrait que les cheminots culpabilisent de lutter pour leurs conditions de travail. La SNCF se comporte comme n'importe quel patron du chemin de fer, comme ce qu'elle est : une multinationale de 1200 filiales dans le monde qui veut faire du PROFIT !
Alors pour les travailleurs du chemin de fer, face à ce grand Monopoly de l'ouverture à la concurrence qui commence, il va devenir vital de rester unis pour nos intérêts – qui sont aussi ceux des usagers.
Une gare aux multiples services et métiers, et la somme des gares et chantiers, soit un réseau de chemins de fer qui couvre tout le territoire, c'est comme une immense usine aux multiples ateliers et chaînes de production : des cheminots nombreux et soudés contre les sales coups patronaux, c’est une question de vie ou de mort !
Ca tombe bien, y’a grève chez Transdev !
Les travailleurs de TRANSDEV sont aujourd'hui en lutte dans de nombreux dépôts de bus de la région parisienne ! Des concurrents ? NON ! Des camarades de combat ! L'unité des travailleurs du transport, par-delà les divisions que les patrons vont tenter d'imposer est la voie à suivre !