Lundi 11 juillet, tôt le matin, une explosion a secoué Chypre en faisant au moins treize morts et plus de 60 blessés, et brisant des vitres dans les maisons des villages avoisinants. Survenue sur une base navale, cette explosion concernait 98 conteneurs chargés de poudres à canon ; ils faisaient partie d'une cargaison d'armes saisie en mer en 2009 sur un navire en provenance d'Iran et à destination de la Syrie. Le souffle a été tel qu'il ne reste plus aucune trace du dépôt d'armes, seulement un cratère. Il est étonnant que la presse française n’ait pas relayé plus que cela ces événements pourtant graves.
Cette catastrophe annoncée n’a pas fini de produire des secousses. En détruisant également la centrale électrique, à quelques kilomètres de là, l’explosion laisse Chypre dans une situation chaotique à une période où la température dépasse les 40°C. Chypre vit actuellement une vraie tragédie humaine, sociale et économique. Les premières estimations parlent d’un coût de plus de 3 milliards d’euros.
Même si le ministre de la Défense et le commandant de la Garde nationale ont démissionné, la responsabilité de cet événement, le plus grave depuis le coup d’État et la guerre en 1974, concerne tout l’establishment et les partis politiques. Ce qui s’est produit est inacceptable ! Le gouvernement de Christofias (le PC chypriote et ses alliés) connaissant le risque, comment a-t-il pu autoriser le maintien de ces armes sur l’île ? En essayant de faire plaisir aux impérialistes et sionistes mais aussi aux régimes de Syrie et d’Iran, il a joué avec le feu et c’est le peuple qui le paie, au prix d’une tragédie.
Ce qui choque le peuple, c’est que tous les députés et ministres de tous bords étaient au courant de l’existence de ces armes et des risques encourus à les garder sans aucune mesure de sécurité. La politique, pour le moins irresponsable, du gouvernement et de l’Assemblée nationale ouvre la porte à l’extrême droite qui s’en sert pour faire monter les idées nationalistes et racistes.
Plusieurs manifestations ont eu lieu en hommage aux morts et en réclamant que justice soit faite. Nous espérons que le vent de colère qui souffle actuellement sur Chypre sera celui d’une colère contre les armements, l’hypocrisie de l’État et pour un monde meilleur. Les camarades de l’extrême gauche se mobilisent aussi contre toute récupération de cette tragédie par la droite et l’extrême droite.
Correspondant à Chypre