Publié le Mardi 13 septembre 2011 à 21h48.

Crise et résistances en Europe

Victimes des politiques d’austérité menée par les gouvernements de droite ou de gauche, les peuples d’Europe se mobilisent de plus en plus dans des actions de résistance.

Les journées de grève générale se multiplient un peu partout en France, au Portugal, en Grèce, dans l’État espagnol ou en Italie. La dernière en date pour ces deux pays ayant eu lieu le 6 septembre. Les manifestations de rue sont encore plus massives, organisées par les syndicats ou, dans certains pays, par le nouveau mouvement des « Indignés ».

Pour des millions de gens, le système capitaliste se révèle enfin comme une mécanique infernale, non contrôlée et qui permet au patronat et aux banques responsables de la crise de faire payer celle-ci par le monde du travail. Pour le moment, ces mobilisations, sans perspective politique alternative et sans stratégie de lutte généralisée, ne remportent aucun succès.

Paradoxe encore plus grand, ce ne sont pas les partis anticapitalistes qui profitent de cette crise mais plutôt les droites nationalistes et xénophobes ou de l’autre côté, des mouvements comme celui des Indignés. Malgré un fort courant de sympathie, le NPA ne connaît pas de percée et a perdu des adhérents, le Bloc de gauche au Portugal a perdu la moitié de ses électeurs, la gauche radicale en Grèce reste très divisée, Die Linke en Allemagne connaît d’importants débats internes, le SSP écossais a été confronté à une scission etc.

C’est de tout cela que nous avons discuté à l’Université d’été du NPA : l’anticapitalisme est plus crédible que jamais mais si on a confiance dans la gauche radicale pour aider les luttes, elle n’est pas crédible comme alternative de pouvoir face à des millions de gens qui n’en peuvent plus et veulent un changement immédiat en votant PS contre la droite au pouvoir ou à droite quand c’est la gauche qui gouverne... et tout cela avec de moins en moins d’illusions sur ces partis.

La tâche qui nous attend est certes riche de possibilités, mais elle implique en France comme en Europe de trouver les moyens de rendre crédible, dans les mobilisations comme sur le terrain politique, la perspective d’une véritable alternative anticapitaliste. Ce sera une des fonctions de la campagne avec Philippe Poutou.

Alain Krivine