Publié le Lundi 14 mars 2022 à 11h22.

« Global Britain », « AUKUS », etc.  Suprémacisme anglo-saxon et guerres promises en mer de Chine

Il y a les guerres en cours (le Yémen en offre le théâtre d’opérations le plus durable et le plus désastreux depuis 2014), les catastrophes imminentes (à la frontière ukrainienne) au moment où s’écrivent ces lignes, et les conflagrations qui se préparent à vaste échelle et de longue date, mais dont les dangers extrêmes se précisent dans un quasi-silence trompeur. La montée des tensions en mer de Chine et le rôle que viennent y jouer l’Australie et la Grande-Bretagne post-Brexit, au côté des États-Unis, en sont le cas de figure type du moment.

La fin de l’été 2021 a été marquée par deux crises militaires et diplomatiques d’ampleur : le départ précipité des troupes américaines et britanniques d’Afghanistan et la rupture par l’Australie du contrat (à 55 milliards d’euros) passé en 2016 avec la France pour la construction de douze sous-marins. Le premier de ces deux événements infligea à la première puissance militaire une ultime humiliation après vingt années d’aveuglement et de dévastation. Son supplétif britannique, quant à lui,

illustrait son incomparable sens de la tradition en ajoutant une nouvelle déroute afghane à une longue et lamentable histoire impériale et guerrière dans ce pays. Mais l’épisode fut l’occasion d’une confirmation supplémentaire :  la politique de puissance globale britannique – pourtant d’un affichage si crucial dans la période immédiatement post-Brexit – reste très largement à la merci des choix stratégiques étatsuniens, quelles qu’aient été les implorations de Boris Johnson (ou Tony Blair) contre la décision d’évacuation.

Une double crise militaro-diplomatique

Le second épisode fit, dans une certaine mesure, contrepoint au premier : la rupture du contrat entre l’Australie et la France fut l’acte de naissance même d’un nouveau pacte de sécurité entre l’Australie (A), le Royaume-Uni (UK) et les États-Unis (US) : l’AUKUS. Pour les États-Unis et l’Australie, cette nouvelle alliance dote d’une dimension militaire (supplémentaire) leur « dialogue » déjà en cours dans le cadre du « Quad », partenariat informel constitué en 2007 (et réactivé en 2017) associant US, Australie, Inde et Japon dans un nouveau scénario d’encerclement de la Chine.

Pour la Grande-Bretagne post-Brexit, l’intérêt est triple. D’abord, la renégociation du contrat offre d’importantes retombées industrielles pour les entreprises Rolls Royce et pour le géant de l’armement, BAE Systems. Ensuite, ce partenariat paraît ouvrir des possibilités nouvelles au gouvernement Johnson après les déconvenues des dernières années et l’absence de toute ouverture sérieuse pour le grand accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis tant souhaité et annoncé par Johnson (ni Biden ni Trump avant lui ne semblent avoir accordé le moindre intérêt à un tel projet). Enfin, et surtout, avec l’AUKUS paraît prendre un peu plus forme le grand projet de redéploiement post-Brexit de la politique de puissance britannique : « Global Britain ».

« Global Britain »

« Global Britain » est d’abord le titre d’un document officiel du gouvernement britannique, paru en mars 2021 (« Global Britain in a Competitive Age : the Integrated Review of Security, Defence, Defence, Development and Foreign Policy »). Le Premier ministre y présente son projet pour le Royaume-Uni à l’horizon 2030 : « Global Britain » annonce un basculement historique de la politique étrangère vers l’Asie du Sud-est et la zone dite « indopacifique1 », centré sur un ensemble de priorités militaires (avec un fort accroissement du budget de défense2) définies avant tout en réaction au rôle croissant joué par la Chine dans la région et dans le monde. Selon Global Britain, « nous serons le partenaire européen bénéficiant de la présence la plus étendue et la plus intégrée dans l’indopacifique, engagée sur le long-terme, sur la base de partenariats étroits et approfondis, bilatéraux et multilatéraux3 ».

Les dirigeants de l’État britannique peuvent désormais se présenter en fiers restaurateurs d’une vocation historique nationale première et que la tutelle incapacitante de l’UE aurait contrariée depuis l’accession du Royaume-Uni à la Communauté européenne en 1973. Fin 2016, quelques mois seulement après le référendum sur l’UE, B. Johnson, alors ministre des Affaires étrangères, formulait les choses précisément dans ces termes dans un discours prononcé à Manama (Bahreïn) : en décidant de replier ses bases en deçà de Suez à la fin des années 1960, le gouvernement travailliste de l’époque avait commis l’erreur de renoncer au prestige et au statut de puissance globale de la Grande-Bretagne : en 1972, un an tout juste après s’être retiré de la grande base navale et aérienne de Singapour – symbole suprême du rayonnement impérial et militaire britannique dans le monde – la Grande-Bretagne avait signé son adhésion la CEE, symbole suprême de la capitulation nationale, selon les tenants actuels de « Global Britain4 ».

Comme l’a bien montré Mehdi Boussebaa5, « Global Britain » est devenu une expression que l’on voit circuler largement dans le discours politique, médiatique, mais aussi universitaire. Cette expression est en outre indissociable d’une autre, véritable slogan de cette stratégie : « East of Suez » est maintenant le mot d’ordre d’une vision d’un militarisme intense baigné des lueurs ambrées d’une nostalgie impériale parfaitement sénile, coûteuse et d’ores et déjà mortifère (compte tenu de la contribution logistique massive britannique à la guerre saoudienne au Yémen – où la France, certes, n’est pas en reste). Mais tout ceci étonne peu si l’on songe au monde mental que cette génération de politiciens a, pour nombre d’entre eux, hérité de leur passage par Eton (version maximale de l’élitisme scolaire britannique), où l’exaltation de l’héroïsme impérialiste de jadis reste elle-même régulièrement au programme6.

La rupture avec l’Europe aurait ainsi ouvert le moment d’un redéploiement général commençant par une reconstruction des positions stratégiques d’antan, dans la péninsule arabique pour commencer.

À Bahreïn en 2018 (soit 47 ans après son retrait de la base dont elle disposa à Bahreïn jusqu’à 1971), la Grande-

Bretagne a rouvert une base militaire permanente, pour 40 millions de livres sterling. La base peut désormais accueillir 500 soldats, marins et pilotes. Cette installation (port de Mina Salman) a été conçue pour être le plus grand centre d’opérations de la Royal Navy hors du Royaume-Uni.

En septembre 2020, le ministère de la défense britannique annonçait un investissement de 23,8 millions de livres sterling pour l’agrandissement du port de Duqm, à Oman, dont la capacité devait ainsi être triplée, selon le ministère de la défense britannique, « afin de faciliter les déploiements de la Royal Navy dans l’océan Indien ». Rien de si neuf quand on sait l’ancienneté des liens entre les deux monarchies et le degré de pénétration de pouvoir britannique dans l’administration même de ce pays largement vassalisé7. Mais reste à voir l’ampleur réelle que peut atteindre ce maillage logistique entre Oman et la base de Brunei8, en passant par Diego Garcia, territoire britannique dans l’océan Indien, loué aux États-Unis qui y ont installé l’une de leurs principales bases militaires dans le monde (qui, il est vrai, en compte environ 800 dans 80 pays, et parmi lesquelles plusieurs centaines sont alignées face à la Chine9).

AUKUS, dernière version des alliances impérialistes en Asie du Sud-Est

Ceci permet de saisir maintenant l’importance d’un troisième évènement au cours de l’été 2021, dont il n’a pas été question en France. Entre mai et septembre, le groupe d’attaque britannique (carrier strike group, CSG), comprenant un porte-avion, sept navires de guerre et un sous-marin nucléaire, a navigué depuis les côtes anglaises jusqu’à la mer de Chine, au Japon, à la Corée du Sud, puis Guam, pour regagner Portsmouth en décembre. Le CSG (en lien avec un groupe d’attaque étatsunien) a ainsi rendu visite à 40 pays et organisé des dizaines d’exercices militaires conjoints dans une démonstration d’alliances militaires et diplomatiques, au nom de l’attachement à « nos valeurs démocratiques », à « l’état de droit » et à un « ordre international fondé sur des règles » face à une puissance chinoise qui en serait la négation même.

Cette expédition navale, qui ne manqua pas de susciter les expressions du nationalisme le plus grandiloquent, donna à voir en pratique ce que pouvait signifier « Global Britain » à « l’est de Suez ». Outre son importante dimension diplomatique, la mise en scène a d’abord fourni un contrepoint à l’échec prolongé puis à l’humiliation afghane. Pensons aussi à la vocation publicitaire du CSG, vitrine ambulante d’un État qui se trouve être le second vendeur d’armes au monde10, loin derrière les États-Unis, mais nettement devant la Russie ou la France. Un haut-gradé l’a d’ailleurs déclaré sans détour : « Nous pensons qu’il y a un marché pour une présence plus persistante de l’armée britannique [en Asie11] ». La nouvelle alliance AUKUS est donc venue très opportunément soutenir et consolider la dynamique militariste néo-impériale en cours.

Il faut néanmoins rappeler qu’en tant que tel, l’AUKUS n’est lui-même que la dernière version d’un ensemble d’alliances impérialistes plus anciennes en Asie du Sud-Est et dont l’une des visées communes n’était autre que l’endiguement de l’influence de la Chine et du Vietnam communistes dans la région. On ne peut revenir ici sur l’imbrication instable mais continue, au cours des années 1950 et 1960, des nombreuses organisations, alliances, partenariats et autres pactes de défense12, entre le Malaya (puis la Malaisie), Singapour, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Thaïlande, les Philippines, puis l’Indonésie à partir de 1966 (suite à l’extermination des communistes indonésiens), d’abord sous une tutelle impériale britannique qui, rapidement déclinante, devait faire place à une hégémonie US.

Comme l’explique brillamment l’historien singapourien Wen-Qing Ngoei, cette histoire a généralement été obscurcie et mal comprise du fait d’une sur-focalisation sur la guerre du Vietnam, perçue hors de son contexte régional, et qui pour beaucoup parut signer une défaite impérialiste historique d’une région vaste et complexe, mais perçue au prisme de ce seul conflit. Il en a résulté une sous-estimation très trompeuse de ce qui tout au contraire fut bel et bien l’instauration d’une hégémonie impériale US durable avec la constitution de l’« arc d’endiguement » du communisme en Asie du Sud-Est, formé par la Malaisie, Singapour, les Philippines, la Thaïlande et l’Indonésie (à l’origine de l’Assiociation of South East Asian Nations, ASEAN, en 196713).

Il est d’ailleurs assez remarquable, de ce point de vue, que le CSG ait notamment participé à un exercice conjoint dans le cadre du FPDA (Five Powers Defence Arrangement14), conclu en 1970 entre la Grande-Bretagne, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Singapour et la Malaisie, à la veille du retrait britannique de Singapour. La grande « renaissance maritime » britannique ne fait donc que réaffirmer un rôle de supplétif de la puissance américaine dans le cadre d’une alliance solidement anglo-saxonne, faisant le choix d’un alignement pro-US d’un zèle téméraire : l’espoir, ou les chances – comme on voudra – de retrouver le monde d’antan, « east of Suez », tel qu’on l’a laissé au seuil du baisser de rideau final sur l’« Empire » il y a 51 ans, relèvent de la pure idylle passéiste, si grisants que puissent paraître les craquements de gramophone et les clichés jaunis de la nostalgie national-colonialiste.

Nouvelles dynamiques de l’expansionnisme chinois et reconfiguration de l’ordre mondial

La menace de « contamination » communiste n’est pas exactement à l’ordre du jour et si la Chine éveille ou continue de s’attirer la méfiance ou l’hostilité de nations voisines, la donne est profondément changée et contradictoire : certes les diverses modalités du rapide expansionnisme chinois passent entre autres par la recherche d’une vaste emprise territoriale en mer de Chine, avec la revendication d’une zone maritime s’étendant depuis Taïwan jusqu’aux côtes nord de Bornéo et Brunei (la « ligne à neuf traits »), en englobant divers ensembles d’îlots (îles Paracel, îles Nansha/Spratly), parfois militarisés15 et en partie revendiqués, les uns par le Vietnam ou Taïwan, les autres par les Philippines, Brunei ou la Malaisie.

Mais première conséquence : la croissance des capacités militaires chinoises en une vingtaine d’années a récemment amené une partie au moins de l’élite militaire US à conclure que « la supériorité militaire U.S. n’est plus assurée et les implications pour les intérêts américains et pour la sécurité américaine sont graves16 ». Ces craintes ont plus récemment encore viré à l’effroi suite au test réussi, durant l’été 2021, d’un nouveau système d’armes supersoniques chinoises. On parla beaucoup, à ce propos, de « moment spoutnik », par référence au lancement du satellite soviétique en 1957 qui, en pleine guerre froide, parut révéler un retard technologique et militaire US désastreux dans la course à l’espace d’alors.

Mais dans cet ensemble régional, les craintes et récriminations nouvelles et anciennes se combinent aux enjeux que représentent la croissance gigantesque des échanges commerciaux avec la Chine. On pense par exemple à l’augmentation soudaine et massive des relations économiques entre la Chine et les pays de l’ASEAN (la grande alliance de l’arc anti-communiste, établie en 1967) : entre 2010 et 2020, les investissements directs étrangers de la Chine vers l’ASEAN ont augmenté de 100 %, faisant de la Chine la quatrième source d’IDE dans cette entité régionale. Sur la même période, le volume des échanges commerciaux ASEAN-Chine a doublé (la Chine étant le premier partenaire commercial de l’ASEAN, déjà depuis 2009) et ont presque quadruplé depuis 2005 (année de l’entrée en vigueur de l’Accord ASEAN-Chine sur le commerce et le biens17). On comprend dès lors l’absence d’unanimité, voire la défiance de dirigeants de l’ASEAN (malaisiens, indonésiens) pour l’AUKUS, dernière manifestation d’une course sans fin à l’armement, tournée vers la région, sans tenir compte du moindre avis des premiers pays apparemment concernés18.

Mais, en lien avec ce qui précède, on pense également à l’ampleur des investissements entrepris par la Chine dans le cadre de la Belt and Road Initiative (BRI, ou « nouvelles routes de la soie »). En 2013, au Kazakhstan, Xi Jinping présentait ce vaste projet de développement d’infrastructures commerciales et de transport dans une soixantaine de pays. Quatre ans plus tard, en mai 2017 à Pékin, il annonçait un budget de 124 milliards de dollars pour la BRI qui en outre allait être inscrit dans la constitution même du PCC (en octobre de la même année).

Des côtes ouest-africaines19 à la Nouvelle-Zélande en passant par les grandes installations portuaires à Djibouti et au Sri Lanka, la Chine semble en capacité et en passe de reconfigurer rien moins que l’ordre mondial. Deux développements encore, apparemment mineurs et parmi bien d’autres, paraissent emblématiques de cette dynamique : la Chine est maintenant le principal partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande, qui y expédie 30 % de ses exportations. Cette composante traditionnelle des alliances pro-Britanniques puis pro-US dans la région a récemment choisi de sortir de  l’« alliance des cinq yeux » (Five Eyes Alliance), l’organisation formée durant la guerre froide et destinée au partage de renseignements classifiés entre les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Si ce dernier pays n’était pas un contributeur majeur de cette alliance 100 % anglo-saxonne, sa récente défection n’en est pas moins symptomatique des ambivalences et réorientations du moment.

Autre exemple : la vaste Fédération des (quatre) États de Micronésie (600 îles) est placée sous « protection » militaire US dans le cadre d’un traité arrivant à terme en 2023. Avec la décision de coopération (en 2017) entre la Micronésie et la Chine dans le cadre de la BRI20, apparaît l’éventualité de voir la Chine se substituer à la présence US dans une partie au moins de l’archipel21. Cette éventualité se précise d’autant plus avec le référendum de l’État micronésien de Chuuk (« Gibraltar du Pacifique »), prévu pour ce mois de mars 2022.

La dynamique contemporaine de la Chine rend largement caduque, de facto, le dispositif pro-US antichinois instauré durant la guerre froide et dont « Global Britain » et l’AUKUS prétendent renouveler le bail. Pékin en a les moyens financiers, commerciaux, diplomatiques et militaires, et se trouve en capacité d’excéder tout ce que la suprématie anglo-saxonne historique est en mesure de proposer sur l’ensemble de ces terrains. Reste donc à cette dernière, en phase de déclin visible, le désastre de la guerre promise qui lui permettra de maintenir sa domination, le tout au nom de la sainte trinité du militarisme, du racisme et de l’impérialisme. Reste à savoir jusqu’où ladite promesse peut être tenue même si l’expérience en la matière laisse peu de place à un quelconque optimisme. La nature de l’expansionnisme chinois – ses traits autoritaires, ses recours possibles au piège de la dette – reste à caractériser tout en tenant compte des contradictions nouvelles qu’il a vocation à induire. Lorsque Xi Jiping déclare en 2014 : « En dernière analyse, il revient au peuple d’Asie prendre en charge les affaires de l’Asie, de résoudre les problèmes de l’Asie et de défendre la sécurité de l’Asie22 », on peut légitimement spéculer sur la question de savoir si « peuple d’Asie » signifie « dignitaires de Pékin ». Il demeure que l’on est en droit d’entendre dans les surenchères de maîtres du monde décatis, les gémissements d’un certain ordre enfin finissant. L’ultime question étant de savoir comment ne pas finir avec lui, ni là-bas, ni ici, ni ailleurs.

  • 1. erme en cours depuis 2010, taillé pour les besoins d’alliances stratégiques entendant exclure la Chine (où l’on rejette ce « concept ») d’un espace qui se trouve coïncider avec celui du Quad (« Quadrilateral dialogue »).
  • 2. Avec une dépense de 59,2 milliards de dollars en 2020, le budget militaire du Royaume-Uni est passé du 8e (en 2019) au 5e rang mondial.
  • 3. « Global Britain in a Competitive Age », HM Government, mars 2021, p. 65 : https://assets.publishin…
  • 4. « Foreign Secretary Speech : ‘Britain is Back East of Suez’ », Manama Dialogue, Bahrain : https://www.gov.uk/gover…
  • 5. Mehdi Boussebaa, « In the shadow of empire : Global Britain and the UK business school », Organisation, 27/3 (2019), p. 483-493,
  • 6. Cf. James Wood, « These Etonians », London Review of Books, 41/13 (4 juillet 2019).
  • 7. Comme l’explique bien le journaliste d’investigation, Phil Miller dans le post pour Double Down News, « The Secret British Cabal That Proves Colonialism Never Ended », 5 mai 2021 : https://www.youtube.com/…
  • 8. Brunei, petit sultanat riche en pétrole au nord de Bornéo, accueille la seule base britannique permanente dans la région. Pouvant héberger 1000 soldats, elle est au frais du sultan lui-même.
  • 9. Diego Garcia est l’île principale de l’archipel des îles Chagos, qui furent prises par la Grande-Bretagne à la République de Maurice au seuil de son indépendance. Ses habitants en furent chassés entre 1965 et 1973 afin de permettre l’installation de la base militaire US dont le bail, arrivé à terme en 2016, a été renouvelé jusqu’à 2036, dans le mépris le plus strict du droit international, des résolutions de l’ONU, et des décisions de la Cour Internationale de justice en faveur de Maurice.
  • 10. « UK remains world’s second-biggest arms dealer, figures suggest », BBC, 6.10. 2020 : https://www.bbc.com/news…
  • 11. Le général Carleton-Smith, cité par Phil Miller dans « Revealed : the UK military’s overseas base network involves 145 sites in 42 countries », The Daily Maverick, le 20. 11. 2020 : https://www.dailymaveric…
  • 12. Dont le plus connu est sans doute le pendant asiatique de l’OTAN, à savoir l’Organisation du Traité de l’Asie du Sud Est (SEATO), établie en 1954
  • 13. Wen-Qing Ngoei, Arc of Containment : Britain, the United States and Anticomunism in South-East Asia, Singapore, ISEAS, 2019.
  • 14. « UK carrier strike group in the Indo-Pacific », ambassade britannique de Bangkok, 23 juillet 2021 : https://www.gov.uk/gover…
  • 15. Face à – pour rappel - plus de 120 bases militaires US au Japon, près d’une centaine en Corée du Sud, de nouveaux projets de bases supplémentaires à Guam, aux Îles Mariannes, en Australie, au retour de cinq bases US aux Philippines depuis 2019 après évacuation complète en 1991. « Agressivité » de Pékin, sans doute. Sans raison ?
  • 16. Cité dans D. Lague, B Kang Lim, « How China is replacing America as Asia’s military titan », Reuters, 23.04.2019 : https://www.reuters.com/…
  • 17. « Overview of ASEAN-China relations », 24.11.2021, p. 3 : https://asean.org/wp-con…
  • 18. Dino Patti Djalal (Indonésie), « Asian responses to Aukus security dynamic », East Asia Forum, 28.10.2021 : https://www.eastasiaforu…
  • 19. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique, devant les États-Unis depuis 2009, et sans oublier les 100 millions de dollars accordés en 2015 à l’Union Africaine pour les « initiatives de paix », l’implantation massive à Djibouti ou encore les rapprochements avec les pays de la péninsule arabique. On lira avec profit la note du Congressional Research Service, « China’s engagement in Djibouti », 04.09.2019 : https://crsreports.congr…
  • 20. Sept autres États du pacifique y participent : Vanuatu, Fidji, Samoa, Tonga, Niue, Cook Island et Nlle-Zélande.
  • 21. Sur ce sujet et pour une présentation très remarquable de la BRI, cf. Loh Peiying, «Understanding the Belt Road », The kontinentalist, 11.11.2018, https://bri.kontinentali… ; cf. également Pranay Varada, « Micronesia, the next US-China battleground », Harvard International Review, 06.12.2021 : https://hir.harvard.edu/…
  • 22. Cité dans D. Lague, B Kang Lim (cf. note 15)