Les cheminotEs restaient déterminés samedi 25 juin, installant des piquets de grève dans toute la Grande-Bretagne pour leur troisième jour de grève pour les salaires, l’emploi et la sécurité. Les membres du syndicat RMT de Network Rail et de 13 sociétés d’exploitation ferroviaire avaient déjà fait grève mardi et jeudi, dans une bataille décisive contre le gouvernement conservateur et le patronat.
À Carlisle, Craig, organisateur régional du RMT, explique : « Les employeurs, conjointement avec le gouvernement conservateur, ont déclaré la guerre aux travailleurs du rail. La seule façon de faire face à un tyran est de lui tenir tête et c’est ce que nous avons été obligés de faire.
Il ne s’agit pas seulement des salaires – bien que cette semaine nous ayons vu l’inflation atteindre 11,7 %. C’est parce que le gouvernement a attaqué nos conditions de travail, exigeant des suppressions d’emplois et la fermeture potentielle de tous les guichets en Angleterre. »
Il ajoute que les attaques comprennent également « la perte de près de 3 000 emplois critiques pour la sécurité, des attaques contre les régimes de retraite et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ».
Initiatives de soutien
Maria raconte : « Les gens nous soutiennent parce qu’ils comprennent que la situation ne concerne pas seulement les travailleurs du rail. Mon mari, qui est employé municipal, a également subi un gel des salaires. Le coût de la vie affecte tout le monde et ils nous considèrent comme une source d’inspiration – c’est un sentiment formidable. »
Alors que la pression monte sur les patrons et les conservateurs, plusieurs rassemblements et marches de solidarité ont été organisées à travers la Grande-Bretagne samedi. Des centaines de personnes ont défilé à Glasgow, arrivant au piquet de grève du RMT en scandant « Victoire au RMT » et « Les travailleurEs unis ne seront jamais vaincus ».
La manifestation a été soutenue par les travailleurEs des syndicats GMB [syndicat généraliste], Unison [services publics], Unite Hospitality [hôtellerie-restauration] et EIS [éducation]. Les pompiers ont conduit un camion jusqu’au piquet de grève, revêtu de drapeaux de la FBU [syndicat national des pompiers], de drapeaux trans et LGBT+, tout en faisant retentir la sirène en signe de solidarité.
Environ 300 personnes se sont rassemblées à Liverpool, dont des membres du Parti travailliste et des représentants du conseil local des métiers. Près de 200 personnes se sont rassemblées à Sheffield et à Nottingham, avec le soutien du syndicat PCS et des conseils professionnels locaux. Et environ 150 personnes, dont des travailleurEs de la santé membres d’Unison, ont rejoint le rassemblement de Manchester. Sur une pancarte, on pouvait lire : « Les travailleurEs de la santé soutiennent les travailleurEs du rail – payez-nous tous ».
Un encouragement aux luttes
À Swansea, dans l’ouest du Pays de Galles, 70 personnes ont rejoint le rassemblement qui a donné lieu à des discours de Stand Up To Racism et d’Insulate Britain. Les membres des syndicats CWU, PCS et Aslef ont tous participé. Une centaine de personnes ont participé à la manifestation de Newcastle, dont Jeremy Corbyn et le député travailliste Ian Mearns.
Une cinquantaine de personnes se sont jointes à la manifestation à Huddersfield, 50 à Wakefield, 60 à Norwich et 60 à Birmingham. Les membres de l’UCU [enseignement supérieur] ont participé au piquet de grève à York. Des militants d’Extinction Rebellion ont rejoint le piquet de grève de la gare de Liverpool Street dans la City de Londres, à Carnforth dans le Lancashire et à Leicester dans les Midlands. Des membres du NEU [éducation] à Leamington, dans le Warwickshire, ont rejoint le piquet de grève et ont fait un don de 500 livres au fonds de grève.
Les travailleurEs du rail ont relancé la lutte des classes, montrant à des millions de travailleurEs qu’il est possible d’agir contre les conservateurs et les patrons. Une victoire des travailleurEs du rail donnerait confiance, à toute personne de la classe ouvrière qui lutte pour joindre les deux bouts, pour faire grève elle-même. Les travailleurEs doivent faire valoir leur avantage et ne pas se contenter de « compromis » et d’offres salariales médiocres, inférieures à l’inflation, de la part des patrons. Et la direction du syndicat RMT devrait appeler à des grèves plus nombreuses et plus intenses.
Source : https ://socialistworker.co.uk/