Publié le Jeudi 15 novembre 2012 à 12h32.

Grèce : Chantage et racket

Dans la nuit de dimanche 11 au lundi 12 novembre, 167 députés grecs sur 300, soutiens de la coalition au pouvoir (Nouvelle-Démocratie, le Pasok et la Gauche démocratique), ont voté de nouvelles coupes budgétaires de neuf milliards d’euros pour 2013 alors que la Grèce entre dans sa sixième année consécutive de récession.Ils ont cédé une nouvelle fois au chantage de la troïka (UE, BCE et FMI). Fier de cette nouvelle capitulation, le Premier ministre, Antonis Samaras, a osé affirmé : « Le deuxième pas décisif a été fait, maintenant c’est l’heure de la croissance et de la reprise ». Quel cynisme ! Cette nouvelle capitulation répondait au chantage de la troïka qui menaçait de ne pas débloquer 31,2 milliards d’euros de prêt.Un pays asphyxiéLes fondés de pouvoir de la troïka ne peuvent le taire, « La Grèce est arrivée au bout de ses forces » selon les propos du leader du Pasok Evangélos Vénizélos qui a défendu tous les plans d’austérité. Mais il n’empêche, ils continuent de participer à l’étranglement de la Grèce, à subir et à faire subir au peuple grec le mépris de leurs usuriers. Leur empressement n’a en effet pas suffi à vaincre les réticences de ces derniers. La réunion à Bruxelles des ministres des Finances de la zone euro a considéré que le vote honteux du parlement n’était pas suffisant. Ils veulent connaître avant de débloquer les prêts les conclusions d’une « analyse de la soutenabilité de la dette » grecque réalisée par leurs propres experts qui ont mis le gouvernement grec sous tutelle. En clair, avant de sortir la Grèce de l’asphyxie financière ils veulent s’assurer qu’ils pourront continuer à piller le peuple grec.Lagarde, toujours souriante, se réjouit : « la Grèce a fait son travail et fait preuve d’une réelle résolution, c’est maintenant aux créanciers de faire de même et le FMI jouera sans aucun doute, et comme toujours, son rôle » en ajoutant « Nous sommes là non pour une solution à la va-vite mais pour une solution réelle ».Une solution réelle, c’est-à-dire de nouvelles attaques contre les travailleurs, le peuple à genou. Mais la résignation n’est pas à l’ordre du jour. Lors du vote du parlement, une nouvelle manifestation avait lieu place Syntagma, avant la journée de grève générale du 14 novembre. Yvan Lemaitre