Depuis le 4 mars, les 460 travailleurEs de la filiale du géant suédois Electrolux à Satu Mare, dans le nord-ouest de la Roumanie, sont en grève. Les conditions de travail se détériorant avec des cadences insupportables ou des amplitudes de température de 30 degrés dans l’usine, les grévistes demandent une augmentation de 650 Lei brut (137 euros), soit près de 40 % d’augmentation de salaire pour nombre d’entre elles et eux.
Les patrons intimident les grévistes, en proposant à celles et ceux ne voulant pas s’associer au mouvement de rester à la maison en étant payé 75 % de leur salaire. Ils proposent une augmentation de 5 % et un bonus dérisoire. Ça n’a freiné personne. InspiréEs par le mouvement des Gilets jaunes, les grévistes d’Electrolux ont organisé jeudi 21 mars, la « marche de vestes bleues » pour faire connaitre leurs revendications à l’ensemble de la population. Près d’un millier de personnes se sont rassemblées.
Les grévistes subissent des attaques d’une partie de la presse et de l’opinion publique. Dans cette zone désindustrialisée où 20 % de la population travaille à l’étranger, les usines existant encore (dans l’électroménager ou le textile) sont présentées comme une aumône pour légitimer les abus des patrons qui interdisent, dans certains cas, toute affiliation syndicale et menacent eux aussi de fermer les sites et de délocaliser. Mais la grève continue…