Vendredi 1er février, les gardes-côtes italiens ont annoncé avoir décidé de retenir dans le port de Catane, en Sicile, le navire Sea-Watch 3, débarqué la veille avec 47 migrantEs sauvés au large de la Libye. Ce n’est pas le premier navire se portant au secours des migrantEs qui est victime d’une décision de ce type, motivée officiellement – comme à chaque fois – par des considérants « techniques » et non politiques. Un communiqué des gardes-côtes explique ainsi « [qu’]une série de non-conformités concernant aussi bien la sécurité de la navigation que le respect des règles en matière de protection de l’environnement marin ont été relevées ».
Aucun détail sur les « non-conformités », mais nul doute que les autorités italiennes trouveront des prétextes a posteriori pour faire cesser toute activité à ce navire qui, rappelons-le, avait attendu 10 jours, en pleine Méditerranée, pour pouvoir accoster, avant d’être contraint de débarquer dans un port italien alors qu’il évitait, depuis près d’un an, de se rendre dans les eaux territoriales italiennes pour ne pas prendre le risque d’être arraisonné.
L’ONG Sea-Watch International a dénoncé la décision des autorités portuaires, affirmant qu’elles sont « sous pression politique » et « à la recherche de n’importe quel prétexte technique pour arrêter les opérations de secours en mer ». Une décision criminelle, une de plus, venue du gouvernement italien, dont le cynisme n’a d’égal que la brutalité, dans le silence assourdissant des autres pays européens, complices actifs ou passifs de Salvini et compagnie.