Alors que le système capitaliste est en pleine tourmente de par les effets de la crise, l´État espagnol doit à son tour s’incliner devant les dictats libéraux. Les déclarations de Zapatero sur les mesures d’austérité, annoncées au cours de la semaine, ont laissé les travailleurs de ce pays perplexes. C’est dans ce contexte que s´est ouvert, le 14 mai, le 4e contre-sommet de l’Enlazando Alternativas (Tissons des alternatives). Malgré une participation moindre que dans les Forums sociaux mondiaux, étant donné le nombre limité d’États impliqués, son impact n’est pas négligeable avec une participation de quelque 2 500 militantes et militants associatifs, politiques et syndicaux, une délégation de latinos, représentants de 150 organisations. Ce contre-sommet a dénoncé le rôle de l’Union européenne dans la destruction des conditions de vie, des droits sociaux et environnementaux des peuples des Amériques du Sud, du Centre, du Nord et des Caraïbes. Il a également établi des liens parmi les organisations présentes qui résistent sur ces continents et en Europe et a élaboré des alternatives. Les 80 ateliers ont approfondi les différents thèmes autour des accords et des traités de libre commerce de l´Union européenne-Amérique latine-Caraïbe, de la dette et des responsabilités historiques, sociales, financières, culturelles, écologiques, de genre... des gouvernements européens. On y a également débattu de la militarisation du continent par les pays impérialistes, de l´Europe forteresse, des droits humains, des alternatives économiques, pour l´égalité de genre, la justice sociale, la démocratie et la liberté syndicale, les luttes des quartiers, les violations du droit du travail, etc. Une manifestation a couronné les travaux mais ce dimanche les délégations des pays latins et européens se préparaient pour l´Assemblée des mouvements sociaux qui devait rédiger une déclaration commune. Samedi 15 mai, la Izquierda Anticapitalista, l´organisation proche du NPA en Espagne, a organisé un grand meeting avec les interventions de représentants grecs, de Francisco Loucã du Bloc de gauche du Portugal, de Éric Toussaint du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM), de Esther Vivas de Izquierda Anticapitalista, de Stalin de Aporrea du Venezuela, de représentants du Honduras, de Haïti et d’Olivier Besancenot pour le NPA. Le dimanche 16, le NPA a participé à la manifestation unitaire de Enlazando Alternativas à Madrid, avec une centaine de militants aux côtés du cortège de Izquierda Anticapitalista, avec les syndicalistes de la CGT espagnole, d’innombrables organisations. Le ton combatif, les mots d´ordre, l’ambiance et l’impact du cortège ne sont pas passés inaperçus pour les Espagnols. Le mot d´ordre « Grève générale » a été repris et entre les militants une revendication a fait consensus : la grève générale en Europe, en coordination avec les travailleurs grecs. Béatrice Whitaker