Seuls 48,9 % des inscrits ont pris part aux législatives le 9 octobre 2011. Les partis gouvernementaux qui mènent une politique néolibérale — la Plateforme civique (PO) et le Parti agrarien (PSL), garderont la majorité à la Diète et au Sénat, bien qu’ils ne représentent que 22,2 % des inscrits. La social-démocratie post-stalinienne de l’Alliance de la gauche démocratique (SLD) s’effondre, perdant près d’un million de voix et passant de 13,15 % de suffrages exprimés à 8,25 %.
La nouveauté, c’est la percée électorale (1,4 million de voix, 10 % des suffrages exprimés) du Mouvement de Palikot, du nom de son fondateur, ancien dirigeant du patronat et député de PO jusqu’à sa démission en janvier 2011. Sa virulente campagne anticléricale, contre l’homophobie, le sexisme (la présidente de la Fédération en faveur des Femmes et du Planning familial, Wanda Nowicka, n°2 de cette liste à Varsovie, pourrait devenir députée) et en faveur de la légalisation du cannabis a masqué son programme économique ultralibéral.
Le Parti polonais du travail, Août 80 (PPP), qui a réussi à se présenter dans toutes les circonscriptions, réalise un score décevant (0,55 % des suffrages exprimés, soit 79 000 voix, contre 1 % et 160 000 voix en 2007). Mais, dans cette campagne électorale, il a imposé le débat sur les emplois ne respectant pas le code du travail (60 % des 25 à 35 ans les subissent), sur l’accès au logement devenu quasi impossible et sur les effets de la privatisation du service de santé. Ces thèmes seront au centre des mobilisations à venir.