Comme le dit la chanson « ... ne sait quand reviendra ». Depuis son arrivée à la présidence, Macron semble avoir eu deux chantiers prioritaires : la casse sociale (avec l’annonce des ordonnances) et l’armée. Il a d’abord fait dans le symbole (avec notamment la descente des Champs-Elysées en command car...), et passe désormais aux choses sérieuses avec son voyage au Mali pour passer en revue les troupes françaises de l’opération Barkhane sur la base de Gao. Ainsi il s’inscrit d’emblée dans le sillage de Sarkozy et de Hollande, dans cette logique qui voit dans les interventions militaires un instrument privilégié de la solution des crises des pays du Sahel, alors que comme l’a écrit un chercheur « le djihad ne prospère pas au hasard »...
Selon les institutions de la 5e République, le président est le chef des armées : Macron a visiblement l’intention de prouver aux militaires qu’il exercera pleinement ce rôle. Même s’il passe de la Défense aux Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian manifeste la continuité : durant les cinq années de présidence Hollande, il a été de fait le « ministre des affaires africaines » et, au Proche-Orient et en Asie, le « ministre du Rafale » et d’autres équipements militaires français...
Cela nous promet un quinquennat de tambours guerriers. Les militaires trouveront une oreille attentive à leurs lamentations sur le manque de moyens et leur exigence d’un budget augmenté à 2 % du PIB. L’arme nucléaire sera maintenue et, comme l’a montré le sommet de Bruxelles, la France restera un bon élève dans le cadre de l’Otan (dont Sarkozy avait réintégré le commandement militaire) : il ne suffit pas de serrer vigoureusement la main de Trump pour être indépendant...
Il ne peut résulter de tout cela qu’un désordre mondial accru et une extension du terrorisme. Il est plus que nécessaire que réapparaisse dans ce pays un mouvement antiguerre, antimilitariste, plus actif que ces dernières années.