Il n’ y a pas qu’en Grèce et en Espagne, que le peuple sort dans la rue. Le week-end dernier, plusieurs dizaines de milliers de Tchèques ont défilé, avec une certaine ferveur, dans les rues de Prague. Les raisons à cette colère populaire ne manquent pas ! Comme partout en Europe, la situation économique y est difficile : les coupes dans les dépenses publiques et la hausse des impôts qui précarisent de plus en plus la population ont joué un rôle déclencheur dans cette mobilisation, d’autant plus que ces mesures sont prises dans un contexte de méfiance extrême envers le gouvernement tchèque. En effet, la corruption y apparaît tellement importante que les slogans qui fleurissaient samedi se résumaient parfois aux simples et lapidaires « Stop aux voleurs » ou « À bas le gouvernement »... De quoi prendre la mesure de l’exaspération du peuple. Rassemblés place Wenceslas, les 90 000 manifestantEs (un record depuis 1989) ont demandé la démission du gouvernement de centre-droit dirigé par Petr Necas. Toutes ses déclarations antisociales de ces dernières semaines ont mis le feu aux poudres puisque leur application conduira à une précarisation de plus en plus importante du peuple tchèque. Au moment où le parti centriste Affaires publiques se retire du gouvernement, la coalition au pouvoir est dans une situation bien délicate qui risque de mener à la tenue d’élections législatives anticipées. En attendant, dans la rue, les Tchèques maintiennent la pression pour éviter le pire tandis que le gouvernement tchèque tente tout ce qu’il peut pour maintenir son unité. Mais il y a fort à parier que ce genre de mobilisations se poursuivra tant que les ministres de la coalition ne seront pas évincés. La lutte là-bas comme ailleurs sera de longue haleine !