Officiellement, 132 morts. En réalité, sûrement plus. Des hommes exécutés dans les rues, des corps en sous-vêtements, jetés à même le sol sous les cris des familles. C’est un massacre. Un exemple sinistre de ce qui nous attend partout où les fascistes sont aux commandes.
Le 28 octobre à Rio de Janeiro, 2 500 policiers armés jusqu’aux dents ont déferlé sur deux favelas sous prétexte de « lutte contre le narcotrafic ». Bilan : l’opération la plus meurtrière de l’histoire du Brésil. Une démonstration de pure violence sociale. Car dans ces quartiers, on ne cible pas « la drogue », on cible les pauvres.
Les BOPE (Batalhão de Operações Policiais Especiais), les unités d’élite au logo de tête de mort, ont agi comme en terrain ennemi. Mais les « ennemis », ce sont des enfants, des travailleurEs, des familles. La police brésilienne est la plus meurtrière du monde : 17 morts par jour. Et les crimes sont couverts par un pouvoir local aux mains de l’extrême droite.
Cláudio Castro, gouverneur bolsonariste de Rio, utilise la violence comme outil politique. À São Paulo, même scénario : des policiers jettent un homme d’un pont, un enfant de 4 ans est abattu. Et rien. L’impunité est totale. Pourquoi ? Parce que ces mortEs sont noirEs, pauvres, invisibles.
L’État brésilien n’a jamais dépassé ses fondations coloniales. Il protège les riches, les blancs, les milices, pas le peuple. Il tue pour « nettoyer » les rues, comme avant les Jeux olympiques. Il massacre pour montrer qui commande.
C’est un système. Un capitalisme autoritaire, raciste, militarisé. Et ce système tue. Alors notre solidarité doit être totale avec celles et ceux qui luttent, là-bas, dans les favelas, dans les rues, face aux tanks, face aux balles. Au Brésil, c’est la guerre sociale, et ce sont les pauvres qui tombent.