Publié le Jeudi 10 mars 2016 à 10h49.

Migrants, Europe, Grèce et Turquie : un point de vue de Grèce

Cela fait un mois depuis l'impressionnante grève générale du 4 Février qui a secoué le gouvernement et l'a forcé à ralentir les préparatifs du projet de loi qui aspire à massacrer les retraites. Pendant ce mois, les mêmes gens qui sont descendus dans les rues contre la réforme-abattoir de l'assurance sociale sont choqués par le drame des réfugiés et expriment avec mille et une façons leur solidarité à la vague humaine des refugiés. Ces deux torrents de résistance et de solidarité vont se fusionner le 19 Mars dans les manifestations contre l'inhumanité de l'Europe de la guerre, de l'austérité et du racisme. Le lien Le lien entre «la crise migratoire» et «l'évaluation» (par la Troïka) a été soigneusement établi par les dirigeants de l'UE eux-mêmes, et les dirigeants politiques grecs lors de leur réunion au Palais présidentiel. En même temps qu'ils accusent la Turquie d'être un "marchandeur immoral " parce qu'elle essaye d'obtenir des récompenses pour le bloquage des réfugiés, l'U.E. ainsi que les dirigeants grecs poursuivent exactement la même tactique. Ils marchandent la participation de la Grèce au blocage du flux migratoire contre l'accélération de l'évaluation et l'ouverture de la discussion sur la dette. Même Varoufakis, l'architecte du compromis avec l'Eurogroupe, a écrit dans un article dans le quotidien Efimerida ton Syntakton que cette transaction signifie que "nous allons perdre notre âme sans même recueillir les trente pièces d'argent dans le domaine économique." En effet, comme vous pouvez le lire dans [notre journal], le plan que Merkel-Tsipras-Davutoglu sont en train d'élaborer vise à piéger les réfugiés avec les moyens les plus inhumains. Et les mesures de « compensation» sont tout aussi inhumaines: accélérer l'évaluation signifie adopter la réforme de l'assurance sociale, négocier la dette signifie perpétuer les mémorandums pour 50 ans de plus. Nous avons toutes les raisons de rejeter ce compromis du gouvernement Tsipras-Kammenos. D'ailleurs cette fois ci, ni eux-mêmes n'osent dire qu'il s'agit d'un compromis «honnête». Nous avons la possibilité de crier haut et fort notre NON dans les rues, le 19 Mars.Nous revendiquons de tous les dirigeants des syndicats et de la gauche, qui ont choisi de figer les mobilisations contre la réforme de l'assurance sociale jusqu'à ce que le projet de loi arrive au Parlement, de soutenir les manifestations du 19 Mars. Pas besoin d'attendre pour voir le résultat des misérables négociations de l'UE. Nous devons sortir en masse contre les mûrs et l'OTAN mais aussi contre les mémorandums. 09.03.2016, Solidarité OuvrièreJournal hebdomadaire du SEK (Parti Socialiste Ouvrier)