Publié le Jeudi 21 juillet 2011 à 16h23.

Petit guide du boycott pour un été réussi !

En 2005, la société civile palestinienne lance un appel au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël jusqu'à, conformément au droit international, la fin de l'occupation et de la colonisation de la Palestine, le démantèlement du mur, la levée du blocus de Gaza, l'égalité absolue des droits des Palestiniens d'Israël, le respect et la mise en oeuvre du droit au retour des réfugiés palestiniens. Cette campagne est à l'image de celle du boycott de l'Afrique du Sud dans les années 1980, une action citoyenne, pacifiste, non violente, initiée par les Palestiniens eux-mêmes, pour lancer un courant d'opinion internationale en faveur du respect de leurs droits. Parce que nous sommes avant tout des militants de la solidarité internationale, même pendant les vacances, voici un petit guide BDS pour un été réussi :

L'été, on va à des concerts, au cinéma ou à des expos

Le boycott culturel est le plus difficile à mettre en place car beaucoup ne connaissent pas les critères et le cadre de ce mode d'action définis par l'appel palestinien. Ce boycott s'attaque à la stratégie israélienne de tentative d'amélioration de son image de marque internationale. Le boycott culturel ne s'adresse jamais à des individus, on ne boycotte pas des artistes israéliens. Il ne s'applique aux évènements culturels en dehors d'Israël que s'ils sont financés ou soutenus par une agence gouvernementale israélienne (ministère, ambassade, consulat), ou explicitement sioniste (KKl, etc.). Le boycott culturel ne risque t-il pas de nous couper des artistes israéliens, souvent les plus progressistes ? La campagne BDS n'empêche pas les rencontres avec des artistes  israéliens, en particulier s'ils sont progressistes, pour faire avancer nos causes communes. L'été dernier, une coalition de 150 personnalités israéliennes (universitaires, écrivains, artistes et acteurs) a signé une pétition appelant à boycotter les manifestations culturelles et universitaires dans les colonies des territoires occupés depuis 1967. Aux côtés d'intellectuels connus pour leur engagement contre l'occupation, comme Niv Gordon, Gideon Levy ou Shlomo Sand, on trouve des personnalités généralement plus discrètes comme l'historien Zeev Sternhell ou les célèbres écrivains David Grossman, A.B. Yehoshua et Amos Oz. Faut-il vraiment mélanger l'art et la politique ? Les artistes israéliens ne sont-ils pas également des citoyens israéliens ? Leur art n'est-il pas influencé par la situation géopolitique et humaine dans laquelle ils se trouvent ? Et si ce n'est pas le cas, n'est-ce pas un luxe que la colonisation leur procure, mais qui est interdit aux artistes palestiniens ?

L'été, on essaie de manger plus de fruits et légumes

Parce que les fruits et légumes "made in Israël" poussent sur une terre volée, avec de l'eau confisquée aux Palestiniens, que la main-d'oeuvre qui les cultive est le plus souvent une main-d'oeuvre palestinienne surexploitée, qui travaille et vit dans des conditions effroyables, et parce que ce ne sont pas seulement les colonies qui en produisent qu'il faut boycotter mais l'État d'Israël lui-même, responsable de ce système officiel d'oppression, boycottons tous les fruits et légumes en provenance d'Israël. Des marques telles qu'Agrexco-Carmel, Jaffa, les jus de fruits Carrefour etc., sont des produits qui viennent d'Israël. Soyons vigilants quand nous faisons nos courses. Il faut donc vérifier les étiquettes. On peut s'aider pour cela du code-barre, le 729 étant en général celui d'Israël.

L'été, on utilise plus de cosmétiques

Une entreprise de cosmétiques israélienne comme Ahava fabrique ses produits en Cisjordanie occupée, en utilisant les minéraux de la mer Morte. Les produits de beauté de l'entreprise sont importés dans l'Union européenne (UE) et présentés comme provenant de "La mer Morte, en Israël". Ahava est basée dans les colonies de Mitzpe Shalem et de Kaliya en Cisjordanie occupée. Ahava est propriétaire de 34 % du kibbutz de Mitzpe Shalem et de 6 % de celui de Kaliya. Les colonies Mitzpe Shalem et Kaliya sont proches des rives de la mer Morte et elles l'exploitent pour le tourisme. Même si un tiers de la rive ouest de la mer Morte se trouve en Cisjordanie occupée, Israël a interdit l'accès à l'ensemble du littoral de la mer et à ses ressources aux Palestiniens de Cisjordanie. Kaliya a été créé en tant qu'avant-poste de l'armée peu après la guerre de 1967 au cours de laquelle les forces israéliennes ont occupé la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est) et la bande de Gaza, la péninsule du Sinaï de l'Égypte et le plateau du Golan de la Syrie. Selon la Coalition israélienne des femmes pour la paix, Ahava fabrique ses produits dans l'usine de cosmétiques de la mer Morte installée dans la colonie de Mitzpe Shalem. La société gère également un centre pour touristes dans la même colonie. Si l'été on utilise souvent plus de produits cosmétiques, à cause du soleil et parce que l'on a parfois un peu plus de temps pour s'occuper de soi, on doit rester vigilant sur l'origine des produits, comme Ahava, ou par exemple les lingettes Carrefour (rappelons par ailleurs que l'utilisation de lingettes est très polluante !). Linda et Hélène Pour en savoir plus : www.bdsfrance.org