Publié le Samedi 6 octobre 2012 à 09h55.

Tunisie : violences contre les femmes et répression

Dans la nuit du 3 au 4 septembre 2012, une femme a été violée par deux policiers avec la complicité d’un troisième qui a éloigné et racketté son compagnon.Le ministère de l’Intérieur a déclaré que la victime a été surprise dans une « situation indécente », justifiant ainsi le crime commis. Un juge d’instruction a d’ailleurs convoqué cette femme pour atteinte à la pudeur. La victime d’un viol est ainsi désignée comme coupable !Cette affaire résume à elle seule l’ampleur de la montée des forces contre-révolutionnaires en Tunisie. En plus des difficultés communes à l’ensemble de la population, les femmes doivent subir la montée de la misogynie orchestrée par le parti au pouvoir.Plus que jamais, le combat des femmes tunisiennes pour les droits et l’égalité s’inscrit dans la lutte pour la liberté et la dignité qui font partie des objectifs de la révolution. Les violences dont elles sont l’objet participent de la répression pour faire taire le peuple.Près de Menzel Bouzaïane, dans la région de Sidi Bouzid, le 27 septembre, un sit-in a été sauvagement agressé par la police.Ces méthodes, dignes de celles de Ben Ali, ont été utilisées contre des manifestants demandant la satisfaction des revendications mêmes qui ont été à l’origine de la révolution de 2011 : avant tout l’emploi et le développement des régions déshéritées de l’intérieur.De nombreuses personnes ont été blessées, et 31 arrêtées. Plusieurs ont subi des sévices corporels comme Abdessalem Hidouri, responsable syndical local et dirigeant politique de la LGO.Face à la répression, la mobilisation s’organise dans toute la région. Samedi 29, une grève générale a ainsi paralysé Menzel Bouzaïane. Les personnes arrêtées ont par ailleurs entamé une grève de la faim, ainsi que 26 habitants.À Menzel Bouzaïane, l’UGTT a appelé, lundi 1er octobre, à une grève dans l’enseignement pour exiger la libération des manifestants interpellés, l’arrêt des violences policières ainsi que des solutions aux problèmes sociaux de la région.L’heure est plus que jamais à la solidarité contre les agressions de toutes sortes envers les femmes et l’ensemble de la population, contre la répression pour la continuation de la révolution.

EditoPar Dominique Lerouge